Résumé de la 6e partie n Oum Hani est mariée à El-Guidoun, le puissant chef de la tribu arabe des Daouaouida. Par cette alliance, son père, le bey de Constantine, pense neutraliser cette tribu qui occupe le sud de son beylicat. La jeune femme va s?habituer, au cours des mois suivants, à la vie des Bédouins. Pour une jeune fille née dans un palais et rompue à la vie citadine, c?est un changement total. Il n?y a plus, comme au palais de son père, de murs pour la dissimuler aux regards extérieurs ; ici, les femmes vont et viennent parmi les hommes, sans provoquer le moindre scandale ni même la moindre réprobation. Ils ont également les mêmes occupations et les femmes, comme les hommes, ne sont pas exemptes des tâches de défense : certaines manient même les armes et s?entraînent à la guerre? Les conditions de vie étant défavorables, les gens vivent sobrement, économisant le moindre aliment, la moindre goutte d?eau. El-Guidoun, ne voulant pas trop dépayser Oum Hani, lui fait apporter les meilleures nourritures, mais la jeune femme, bien qu?habituée au luxe du palais de son père, refuse toute faveur. ? Je veux vivre comme les autres, dit-elle. Et toute épouse du puissant chef des Daouaouida qu?elle est, elle ne veut pas manger autre chose que ce que mangent les autres et elle veut, en dépit des nombreux domestiques qu?il a, s?occuper des biens de son époux. Les Daouaouida étant nomades, on doit se déplacer périodiquement, en fonction des saisons, à la recherche de pâturages et de points d?eau. Certes, c?est une vie aléatoire, mais nullement dépourvue de charme. Oum Hani va apprendre à aimer cette vie au grand air et, plus tard, elle refusera, pour ne pas aliéner sa liberté, d'aller s?enfermer dans une ville. Et ce qui est admirable dans ce mode de vie, ce qui lui plaît le plus, c?est la cohérence, la solidarité du groupe. Ici, on ne pense pas à soi mais aux autres : un puits, un bout de pâturage appartiennent à tout le monde. Et quand on pille une caravane ou une ville, on se partage équitablement ce que l?on a pris. Dans le désert, en effet, tout se partage : l?herbe comme l?eau, le feu comme la nourriture, les joies comme les chagrins, l?honneur comme le déshonneur. La faute commise par l'un est partagée par les autres, l?engagement pris par l'un est toujours respecté par les autres. Si les hommes sont solidaires les uns des autres, c?est parce qu?ils ne peuvent pas faire autrement : ici, on se mettrait à l?écart du groupe, on s?isolerait et l?on serait aussitôt condamné à mourir, abandonné et misérable? Oum Hani a appris à monter à cheval et à dos de chameau, elle sait aussi manipuler l?épée, le javelot et l?arc : qu?une guerre éclaterait et elle serait aux premiers rangs de l?armée de son époux. D?ailleurs, on lui a raconté des légendes de femmes ayant, dans le passé, guidé des armées? El-Guidoun se faisant vieux, elle songe à le remplacer un jour. Mais cette tribu belliqueuse se laisserait-elle mener par une femme ? Un matin, on retrouve El-Guidoun sans vie. Affolée, Oum Hani se demande ce qu?elle va devenir. (à suivre...)