Réalité n Le métier de maçon ou d?ouvrier sont les deux seules options qui se présentent aux jeunes qui quittent l?école. La plupart des maçons rencontrés sur les chantiers sont des jeunes. «Ils viennent directement de l?intérieur du pays et le seul métier qu?ils peuvent facilement exercer est la maçonnerie. N?ayant suivi aucun stage, ni aucune formation, le chantier reste donc leur seule chance pour gagner leur vie», explique un maçon originaire de Blida qui a plus de 40 ans dans la profession. Cette situation s?explique par le fait que le marché de l?emploi est plutôt favorable, à l?heure actuelle, à ce métier. Un entrepreneur spécialisé dans le bâtiment estime que les besoins en recrutements dans le secteur des BTP sont très importants avec une pénurie pour les métiers qualifiés (dont celui de maçon évidemment). C?est ce qui explique aussi que les entreprises recrutent beaucoup par intérim et que les salaires augmentent. «C?est ce qui fait que les chantiers n?exigent pas un CAP. Cela a facilité l?initiation de ces jeunes à ce métier qu?ils croient facile, alors qu?il exige beaucoup de qualités», ajoute-t-il. Les maçons qui souffrent d?allergie, notamment au ciment, tel l?eczéma, ne peuvent pas exercer ce métier. Ceux qui ont le vertige courent aussi de graves dangers sur les hauts bâtiments. Sur une trentaine de maçons rencontrés, aucun n'est titulaire d?un CAP, pis, ils ne disposent même pas d?un certificat médical pour prouver leur aptitude physique. «Ici, beaucoup de jeunes se droguent, ce qui favorise le vertige et la lassitude physique. Ils savent qu?ils risquent un danger réel, mais ils se risquent à travailler à haute altitude», souligne un chef d?équipe. Ce métier demande aussi une grande habileté. «La plupart des jeunes maçons sont des apprentis, ils ont appris le métier sur le tas : soit en l?exerçant sur des chantiers ou chez des particuliers. C?est ce qui explique la mauvaise qualité des travaux et les innombrables anomalies détectées sur les maisons et les bâtiments», souligne un conducteur de travaux.