Résumé de la 42e partie n Attendant désespérément un navire pouvant le transporter sur l?île d?Ebène, Kamaralzamân assista, un jour, à la mort d?un oiseau. Se rappelant son propre chagrin, il se mit à pleurer. Au bout d'un certain temps, Kamaralzamân vit les deux oiseaux creuser une fosse avec leurs griffes et leurs becs et y enterrer le mort. Puis ils s'envolèrent et, au bout de quelques moments, ils revinrent à l'endroit même de la fosse, mais en tenant, l'un par l'aile et l'autre par les pieds, l'oiseau meurtrier qui faisait de grands efforts pour s'échapper et lançait des cris effroyables. Ils le déposèrent sans le lâcher sur la tombe du défunt, et de quelques rapides coups de bec, ils l'éventrèrent pour venger ainsi le crime, lui arrachèrent les entrailles et s'envolèrent en le laissant palpiter, dans l'agonie, sur le sol... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut. Et lorsque fut la deux cent seizième nuit, elle dit : ... Et s'envolèrent en le laissant palpiter, dans l'agonie, sur le sol. Tout cela ! Et Kamaralzamân était resté immobile de surprise à regarder un spectacle si extraordinaire. Puis, les oiseaux envolés, il fut poussé par la curiosité et s'approcha de l'endroit où gisait l'oiseau criminel sacrifié, et en regardant son cadavre il vit, au milieu de l'estomac éventré, briller quelque chose de rouge, qui fixa son attention. Il se baissa et, l'ayant ramassé, il tomba évanoui d'émotion : il venait de retrouver la cornaline talismanique de Sett Boudour ! Lorsqu'il fut revenu de son évanouissement, il serra contre son c?ur le précieux talisman, cause de tant de soucis, de soupirs, de regrets et de douleurs, et s'écria : «Fasse Allah que ce soit là un présage de bonheur et le signe que je retrouverai également ma bien-aimée Boudour !» Puis il baisa le talisman et le porta à son front, ensuite il l'enveloppa soigneusement dans un morceau de toile et l'attacha autour de son bras, pour éviter tout risque de le perdre désormais. Et il se mit à sauter de joie. Lorsqu'il se fut calmé, il se rappela que le bon jardinier l'avait prié de déraciner un vieux caroubier qui ne donnait plus ni feuilles ni fruits. Il se ceignit donc la taille d'une ceinture de chanvre, releva ses manches, prit une cognée et une couffe et se mit immédiatement à l'?uvre, en donnant de grands coups sur les racines à fleur de terre du vieil arbre. Mais soudain, il sentit le fer de l'instrument résonner sur un corps métallique et résistant, et il entendit comme un bruit sourd qui se prolongeait sous terre. Il écarta alors vivement la terre et les cailloux et mit ainsi à découvert une grande plaque de bronze qu'il se hâta d'enlever. Alors il trouva un escalier, taillé dans le roc, de dix marches assez hautes ; et après avoir prononcé les paroles propitiatoires «la Ilah ill'Allah» il se hâta de descendre et vit un large caveau carré de construction fort ancienne, des temps reculés de Thammoud et d'Aâd ; et dans ce grand caveau voûté il trouva vingt énormes vases, rangés en bon ordre, de chaque côté. Il souleva le couvercle du premier et vit qu'il était entièrement rempli de lingots d'or rouge ; il souleva alors le second couvercle, et trouva que le second vase était entièrement rempli de poudre d'or. Il ouvrit alors les dix-huit autres et les trouva remplis de lingots et de poudre d'or, alternativement. Kamaralzamân, remis de sa surprise, sortit alors du caveau, replaça la plaque, acheva son travail, arrosa les arbres selon l'habitude qu'il avait prise d'aider le jardinier, et ne cessa qu'avec le soir, lors que son vieil ami fut revenu. (à suivre...)