Quelque deux cents partisans des Frères musulmans ont été arrêtés par la police en Egypte avant le début de la seconde phase des législatives ce dimanche. Ces arrestations interviennent alors que la confrérie islamiste, interdite mais tolérée, s'est imposée comme la principale force d'opposition au régime, après une percée historique à la première phase des législatives. Une centaine de partisans des Frères musulmans ont été arrêtés tôt ce dimanche avant l'ouverture des urnes, à 8h locales (6h GMT) dans le gouvernorat de Fayoum, à 100 km au sud du Caire. Quatorze autres islamistes, dont sept délégués électoraux d'un candidat des Frères musulmans, ont été arrêtés ce dimanche dans trois localités du gouvernorat de Gharbiya, dans le delta, dans le nord de l'Egypte. «Cette vague d'arrestations prouve la volonté du Parti national démocrate (PND au pouvoir) à interférer dans les élections», a commenté le porte-parole des Frères musulmans Essam al-Eryane, «mais nous insistons pour que le scrutin se poursuive», a-t-il ajouté. Si le PND, qui dominait à 80% l'Assemblée sortante, a gagné 112 sièges sur 164 en jeu lors de la première des trois phases des législatives, les Frères musulmans ont doublé leur score avec déjà 34 sièges, un record historique. La Confrérie, le plus ancien mouvement islamiste du monde arabe, dont le guide spirituel est Mehdi Akef, vise encore au moins une trentaine de sièges pour conforter sa place de première force d'opposition. 144 sièges sont à pourvoir à partir de ce dimanche dans 9 gouvernorats, en particulier à Alexandrie et dans le delta. 1 779 candidats sont en lice, dont une soixantaine de candidats des Frères musulmans. Samedi, quarante personnes ont été blessées lors de violents règlements de compte électoraux dans le fief du président Hosni Moubarak, au nord de l'Egypte. Ces affrontements ont mis aux prises dans deux villages de la région de Menoufia des centaines de militants, armés de bâtons ou d'armes à feu, avant que la police ne parvienne à les séparer.