Résumé de la 4e partie n Tin Hinan et sa servante, Takama, arrivent dans le Hoggar où elles trouvent une population primitive, les Isebaten. Toujours selon la tradition, Tin Hinan parvient à soumettre les Isebaten. On ne sait pas s?il s?agit d?une victoire militaire remportée par la reine venue de l?ouest lointain (dans ce cas, elle aurait disposé d?une armée) ou d?un ascendant spirituel. La tradition orale nous apprend, en effet, que la reine, qui était musulmane, a converti les Isebaten païens, les arrachant ainsi partiellement à leur état primitif. Dans le Hoggar, Tin Hinan se marie, mais on ne sait pas avec qui ; en fait, dans l?histoire de la reine du désert, il n?est question que de femmes, la légende expliquant avant tout les filiations des tribus targuies, filiation à caractère exclusivement matrilinéaire. Mais revenons à Tin Hinan. Une tradition lui donne une fille, Kella, de laquelle seraient originaires toutes les tribus nobles du Hoggar. Mais une autre tradition ? plus répandue que la première ? lui attribue trois filles qui portent des noms d?animaux : Tinert l?antilope, Tahenkot la gazelle et Timerwelt la hase. Ces trois filles ont engendré les principales tribus nobles du Hoggar : Kel-Ghela, Taytoq et Tedjehe-Mellet. Mais cette généalogie a subi, au cours du temps, des modifications et des remodelages en fonction des changements politiques. C?est ainsi qu?après la division des Kel-Ahaggar en trois autorités, Tin Hinan devient l?ancêtre exclusif des Kel-Ghela. Ces derniers sont répartis en trois lignées avec chacune pour ancêtre une fille de Tin Hinan. C?est ainsi que Tahenkot devient l?ancêtre des Kel-Ghela proprement dits, Tinert celle des Inemba et Temerwelt celle des Iboglan. Takama, la servante de Tin Hinan (certaines sources disent sa s?ur cadette) aurait eu deux filles : de la première seraient issus les Ihadaren (nobles de deuxième rang) parce que privés du droit à la suzeraineté, de la seconde, toutes les tribus tributaires du Hoggar. Après son installation dans le Hoggar, l?histoire de Tin Hinan devient moins précise. On nous dit qu?elle a régné sur la contrée et que ses descendants n?ont cessé de croître au point de peupler le pays. Dans son grand dictionnaire de la langue touareg, Charles de Foucault rapporte, à ce propos, cette tradition orale : «(Les Kel-Ahaggar) commencèrent à sortir de leur pays. De gré ou de force, ils installèrent dans le sud-ouest de l?Ahaggar une tribu de l?Ayr originaire d?In-Gal, les Adjuh n Tehlé (?). Il y a quelques générations seulement, ils accueillirent les descendants d?une esclave des Imenan, qui s?alliant les uns aux autres, et notamment aux Ahl Aâzzi d?In Salah, formèrent la tribu des Iklan n Tawsit. Enfin, à une époque très récente, ils contraignirent, par la force, dix tribus appelées Iseqqemaren, à quitter le plateau de la Taédemayt pour s?installer sur leur territoire afin de les renforcer.» De la vie de Tin Hinan, la légende ne dit plus rien. On sait seulement qu?à sa mort on lui a construit, à Abalessa, un monument qui, à l?époque moderne, va établir l?historicité du personnage. (à suivre...)