Résumé de la 3e partie n Tin Hinan et Takama, venues de l?ouest du Maghreb, poursuivent leur périple dans le désert? Un matin, elles parviennent enfin à destination. La masse sombre de l?Ahaggar jaillit brusquement, au détour d?une dune. ? C?est là, dit Takama. La région ne paraît pas aussi désolée qu?elle paraît. Il y a de nombreux points d?eau, notamment dans la vallée de l?Atakor ; si certaines sources ne coulent que de façon périodique, d?autres, au contraire, ne tarissent jamais. De l?eau, on en trouve aussi dans les agelmam, sortes de réservoirs creusés dans les anfractuosités des rochers ; quant aux lits d?oued, il suffit d?y pratiquer des trous ? ou, comme disent les hommes du désert des abankor ? pour parvenir au précieux liquide. La faune est variée et peut procurer, à qui sait chasser, un précieux gibier. A l?époque de Tin Hinan, il y a plusieurs siècles, les antilopes et les gazelles abondaient. Elles fournissaient non seulement de la viande, mais aussi du cuir et leurs os servaient à fabriquer des armes et des ustensiles. Les mouflons vivent en troupeaux dans les monts. Ce sont de grandes bêtes aux cornes recourbées comme celles des béliers, mais en plus long et en plus épais. Il est particulièrement aisé de les chasser car ils se réfugient dans des cavernes où on peut les suivre et les tuer sans difficulté. L?autruche, aujourd?hui disparue, fournit surtout les ?ufs, aliment appréciable mais aussi récipient, sans oublier les plumes qu?on peut utiliser comme élément de parure. Il y a aussi le petit gibier comme la gerboise, le porc-épic et le hérisson, qui peuvent fournir un complément aux aliments de base. Quant à la flore, elle comporte de nombreuses plantes comestibles? Le pays semble désert, mais Tin Hinan découvre qu?une peuplade y habite. Il s?agit des Isebeten, que la tradition présente comme des hommes très frustes, voire primitifs, qui allaient presque nus et ne connaissaient aucune industrie. La tradition targuie rapporte qu?ils possédaient un langage articulé qui ressemblait au touareg, mais qui en différait parce que c?était «un langage primitif et grossier». Les sources égyptiennes mentionnent cette population du temps de Ramsès III, au XIIe siècle avant J.-C. Les mêmes sources ne disent pas grand-chose de ces populations, mais si les Egyptiens les connaissaient, cela signifie qu?ils avaient des contacts avec elles et que leur territoire s?étendait jusqu?aux frontières du pays des pharaons. C?est aux Isebeten qu?il faut sans doute attribuer les écritures sahariennes anciennes qui rappellent les écritures targuies, mais que les Touareg d?aujourd?hui ne déchiffrent pas. Dans la tradition des Touareg, les Isebeten sont encore des idolâtres ; on ne dit pas quel culte ils pratiquaient, mais cette caractéristique est, pour les hommes d?aujourd?hui, un signe supplémentaire de grossièreté et d?arriération. (à suivre...)