Résumé de la 4e partie n Faisant fi des traditions, Vera va au bout des ses convictions. Elle dépose plainte à la gendarmerie car Adolfo doit payer pour son crime... Vera Alcamo sait qu?elle a choisi une voie difficile. Elle a décidé de braver, seule, un village et des siècles de tradition. Elle sait parfaitement qu'on ne le lui pardonnera pas... Elle continue, par la suite, à voir ostensiblement l'instituteur. Elle se rend chez lui tous les jours, après la classe, et n'en sort que tard le soir. Désormais, dans la rue, on l'évite. Les commerçants refusent de la servir. Pour tout Minerbio, c'est elle la coupable. En n'acceptant pas d'épouser Adolfo, elle est devenue une menace pour toute la communauté. Les braves gens discutent dans son dos. «Ah, c'est vraiment une pas-grand-chose, celle-là ! Et d'abord pourquoi reste-t-elle chez nous ? Elle devrait aller à Palerme, dans le quartier fait pour les filles de son genre...» Bientôt, les réactions se font plus violentes. Les garnements courent derrière elle en lui lançant des injures. Un soir, on jette des pierres sur les volets de l'instituteur. Le lendemain, c'est sa voiture qui est lapidée. Pendant ce temps, l'enquête sur le viol commis par Adolfo Sallustri s'est terminée par un non-lieu. Car il n'y a jamais eu qu'un seul témoignage contre lui : celui de Vera. Adolfo a juré qu'il n'avait rien fait et tout Minerbio a fait corps avec lui. Pendant la nuit du drame, tout le monde l'a vu au village. Il a dix, vingt alibis ! Pour Vera et l'instituteur, la vie devient rapidement impossible. lIs ont décidé de se marier. Le garçon a demandé un nouveau poste sur le continent, mais l'administration est lente et il doit, pour l'instant, rester à Minerbio... Le 25 juin 1966, le village est en ébullition. Pensez donc : après un enlèvement, un meurtre ! On vient de retrouver, sur la route, le corps de Vera Alcamo, abattue de trois coups de revolver. Pour tout le monde, l'identité du meurtrier ne fait aucun doute. On l'avait tellement plaint, ce malheureux Adolfo ! Et maintenant, il vient de se faire justice. Ça, c'est quelqu'un qui a gardé le sens de l'honneur ; ça, c'est un homme ! Quant à Vera, personne ne s'attendrit sur son sort. Elle a eu la fin que pouvait attendre une fille perdue, une putain... Cette fois, l'enquête officielle est menée sérieusement. Mais Adolfo Sallustri, qu'on interroge sans relâche, a un alibi inattaquable. On ne peut rien prouver contre lui. Il est vraisemblable, d'ailleurs, qu'il a fait agir un complice, peut-être un tueur professionnel. On reparle des liens de sa famille avec la maffia. On enquête dans toute la Sicile et même sur le continent. Peine perdue ! Cette fois plus que jamais, la loi du silence joue. L'enquête se termine de nouveau par un non-lieu. Le meurtre de Vera Alcamo ne sera jamais éclairci... Pourtant, son courage et son sacrifice n'auront peut-être pas été inutiles. A l'époque, l'affaire a fait grand bruit dans toute la Sicile. Une partie de l'opinion ? les femmes en particulier ? s'est révoltée contre ces m?urs barbares qui dataient du Moyen Age. Aujourd'hui, en Sicile, l'enlèvement amoureux, cette si pittoresque et romanesque tradition, n'est plus qu'un souvenir.