Résumé de la 3e partie n Jeanne Weber, à qui on a confié la garde du petit Maurice, a tenté de l?étouffer. La mère du petit va faire des révélations au médecin qui a soigné son enfant. Le médecin regarde la jeune femme : «Des enfants confiés à cette femme sont décédés ? ? Oui, quatre au juste. ? Et ils présentaient des symptômes analogues à ceux de votre fils ? ? Oui, ils ont tous suffoqué avant de rendre l?âme !» Le médecin est incrédule. «Et leurs parents n?ont rien trouvé d?anormal à cela ? Ont-ils seulement fait appel à des médecins, conduit les enfants à l?hôpital ? ? Oui, le médecin les a examinés mais à chaque fois, il a parlé de crampes et il a délivré les permis d?inhumer.» Le médecin est surpris par autant d?incompétence. Mais il sait qu?en ce début de XXe siècle, dans une France qui refusait de sortir du XIXe, beaucoup d?enfants mouraient, comme on disait alors, de «crampe» : en fait, c?est la misère, la malnutrition et l?insalubrité qui étaient responsables de l?hécatombe. Mais dans le cas des enfants Weber, il ne semble pas qu?il faille évoquer ces fléaux? «Pouvez-vous, demande le docteur Saillant, me dire comment sont morts ces malheureux enfants ?» La première victime, Mme Charles Weber s?en souvient, est la petite Georgette, âgée de dix-huit mois. Sa mère travaillait dans une blanchisserie et, le jour fatal, elle devait déposer un paquet de linge. Comme elle n?avait personne pour garder la petite, elle l?a emmenée chez Jeanne et la lui a confiée. Elle lui laisse aussi la s?ur de Georgette, âgée de trois ans. Quelques instants après, on vient dire à la mère, dans la blanchisserie, que son bébé est très malade. Elle accourt et trouve sa fille étendue sur un lit, suffoquant. Elle la prend dans ses bras, la secoue et la fillette retrouve ses esprits. «Elle va mieux, dit-elle à Jeanne, je retourne à mon travail.» Elle lui laisse le bébé et s?en va. Quelque temps après, on vient de nouveau lui dire que la petite va mal. Nouveau retour chez Jeanne mais cette fois-ci, elle trouve la petite inanimée. Et malgré ses efforts, elle ne parvient pas à la ramener à la vie. «Un médecin l?a-t-il examinée ? ? Oui, puisqu?il fallait un permis d?inhumer. ? Il n?a rien constaté d?anormal ? ? Non, il a conclu à une mort naturelle ! ? Et le deuxième enfant ? ? C?est Suzanne, la s?ur de Georgette.» Sa mère l?a encore confiée à Jeanne, en se rendant au travail. Un voisin est venu lui dire que sa fille était malade et qu?elle avait besoin de soins. Quand elle est arrivée, elle l?a trouvée en train de rendre l?âme : elle suffoquait et elle était toute bleue. Le médecin a encore conclu à une mort «naturelle». (à suivre...)