Résumé de la 9e partie n D'autres enfants, laissés à la garde de Jeanne Weber, sont morts dans des conditions douteuses. Le petit Maurice, sauvé in extremis, a failli être la cinquième victime. Le lendemain, le médecin réexamine le jeune enfant et il constate, avec satisfaction, qu'il est complètement rétabli. Les taches violettes sur son visage ont disparu et il a retrouvé un rythme respiratoire normal. — Vous pouvez le ramener chez vous, dit le médecin à sa mère. Il écarte le col de sa chemise et remarque que la marque rouge imprimée sur son cou, la veille, est devenue bleue. – ça alors ! s'exclame-t-il. La mère est effrayée. — que se passe-t-il, il va mal ? — non, mais regardez ! Il lui montre la marque. — C'est une marque de strangulation. Il n'y a pas de doute que la femme à la quelle vous avez confié votre bébé a tenté de l'étrangler ! — mon Dieu ! s'écrie la mère affolée. — non seulement elle a essayé de l'étouffer, mais elle a voulu l'étrangler ! — Qu'allez-vous faire ? — Informer la police ! Dans l'après-midi du 6 avril 1906, deux officiers de police se présentent au domicile de Jeanne Weber. Une femme au visage rond et inexpressif leur ouvre la porte. — Vous êtes bien Jeanne Weber ? lui demande l'un des policiers. — Oui, répond-elle. — Vous êtes accusée de meurtre. Elle les fixe de ses yeux absents. — vous avez compris ? — oui, dit-elle. — Alors, vous êtes priée de nous suivre au commissariat de police. Elle n'offre aucune résistance. — je vais bien fermer la maison, il y a des voleurs dans le quartier. Elle ferme son appartement et suit les deux hommes. Au moment de ces faits, Jeanne Weber est âgée de 30 ans. Elle est originaire de Keritry, un village de pêcheurs, du nord de la France, qu'elle a quitté, à l'âge de quatorze ans, pour s'installer à Paris. En 1893 elle a épousé Jean Weber, un ouvrier, et depuis elle vit avec lui au passage de la Goutte d'Or. Elle a eu trois enfants, deux filles et un garçon. Les filles sont mortes en bas âge, le garçon, parvenu à l'âge de sept ans, est décédé à son tour il y a quelques semaines seulement. Dans la famille, on a beaucoup plaint la jeune femme, sur laquelle le sort semblait s'acharner. Quand elle demandait à ses belles-sœurs de lui confier leurs bébés, on croyait que c'était pour compenser la perte des siens. Au demeurant, elle était très douce et personne ne pouvait deviner ses desseins ! (à suivre...)