S?il y a une journée qui ne doit absolument pas tomber dans la banalisation et dans l?indifférence, c?est bien celle du sida. On n?en parle et on ne sensibilise jamais assez contre ce fléau du siècle qui menace l?avenir de l?humanité. Chez nous, les risques sont certainement plus grands, car aggravés par les tabous tenaces. Des tabous qu?il faut briser au moyen de campagnes coup-de-poing de sensibilisation et de prévention, pour informer les gens souvent indifférents et qui se bercent de l?illusion : «ça ne peut ni m'arriver ni à ma famille». Tels sont les objectifs des associations créées actuellement à travers le territoire national, par des médecins et des étudiants et qui drainent de nombreux bénévoles, conscients de la gravité de la situation qui menace notre pays et nos enfants. Les populations dites vulnérables ou à risque (les jeunes, les étudiants, les usagers de la drogue, les femmes et la population carcérale) sont particulièrement ciblées, et toutes les occasions de rassemblement du public sont infiltrées par les membres de ces associations qui distribuent des fascicules et des préservatifs ou font des conférences d'explication. On cite le cas de ce médecin de Blida qui, à court d'arguments, s'est adressé à son auditoire en ces mots : «S'il vous plaît, abstenez-vous ou utilisez des préservatifs, remplissez-en vos poches, vos tiroirs, vos sacs à mains, mais utilisez-les, car une seule personne risque de contaminer cent autres !» A l'est du pays, par exemple, l'association Aniss qui active à Annaba depuis 2003, date de la signature de son agrément, est une référence dans la lutte et la prévention contre le sida. Reconnue au niveau international, cette association composée en grande partie de médecins et d'étudiants bénévoles, travaille en parallèle avec le centre de référence du CHU Dorban.