Etudiants et travailleurs des différents secteurs ont commencé à exprimer, par diverses actions, leur mécontentement. L?hiver est là et les choses risquent de s?aggraver. Hier, quelque 700 employés de trois unités de l?entreprise Eriad ont observé un sit-in et barré la route devant le siège de l?unité Beni-Mezghena d?El-Harrach pour protester contre le retard enregistré dans le versement des salaires. Certains affirment ne pas l?avoir perçu depuis plus de cinq mois. Ils menacent de radicaliser leur mouvement jusqu?à la satisfaction de leurs revendications et au rejet du processus de privatisation de l?entreprise entamé en 2000 et qui a conduit à la réduction de 60 % du nombre des travailleurs. Les employés de la Centrale laitière de l?Oranie (CLO) et de l?entreprise des travaux routiers de Sétif sont, quant à eux, entrés en grève illimitée depuis trois jours, revendiquant la réintégration des travailleurs licenciés, l?octroi immédiat des salaires et la perception mensuelle de la prime de rendement. Les 277 employés de la CLO, sans salaires depuis plus de huit mois, menacent de procéder à une grève de faim illimitée à partir du 7 décembre prochain. Pour rejeter le plan de privatisation mis en place récemment par le gouvernement, la coordination nationale des quatorze ports du pays, réunie hier à l?hôtel El-Kettani (Alger), a décidé de paralyser l?activité portuaire par l?organisation d?un mouvement de protestation les 5 et 13 décembre prochains. L?université n?est pas épargnée par la protesta en ce début d?hiver. Les facultés de Constantine, de Bouira et les résidences universitaires de Boumerdès et de Blida vivent, depuis quelques jours, au rythme d?une colère hivernale. L?Ugel, organisation estudiantine affiliée au MSP, a mobilisé plus de 2 000 étudiants pour revendiquer la réouverture des salles de prière, fermées depuis 1995, au sein de l?université, et pour les résidences universitaires, la réparation de la chaufferie indispensable en ces moments de froid ainsi que le renforcement du dispositif sécuritaire pour mettre un terme au phénomène d?insécurité. Les trois sites de l?université du 20-Août-1955 de Skikda, à savoir Hadaïk, Merdj Eddib et Azzaba, sont paralysés depuis mardi par une grève décidée, cette fois-ci, par l?ensemble des organisations estudiantines (Ugel, Unea, Onse, Ugea, Aren et Sne). L?amélioration des conditions pédagogiques par le règlement des problèmes d?encadrement et d?ouvrages et l?ouverture de nouvelles places pédagogiques sont les principales revendications des étudiants qui exigent également l?ouverture d?une enquête ministérielle sur la gestion des ressources financières de l?université. Les doléances de la communauté estudiantine à Blida et à Bouira, comme ce fut le cas les deux derniers jours à Boumerdès, sont à ajouter au mouvement de protestation. Les syndicats des secteurs de l?éducation nationale et de l?enseignement supérieur menacent, pour leur part, de recourir à des actions les jours à venir.