La situation de l'emploi dans la capitale de l'Ouest est dominée par un taux de chômage à deux chiffres et préoccupe des centaines de travailleurs qui risquent, à terme, de voir leur emploi se précariser. Des centaines d'autres travailleurs sont au chômage déguisé et attendent depuis des mois leurs salaires. Dans la wilaya d'Oran, ce sont 140 travailleurs de l'Orolait (ex-CLO) qui n'ont pas perçu de salaires depuis trois mois. Cette unité de production laitière se trouve en cessation d'activité depuis onze mois. La Cnas vient de bloquer le compte bancaire de l'Orolait pour une dette non honorée estimée à 7 milliards de centimes. Les travailleurs de cette unité, jadis fierté des Oranais, ont observé un sit-in devant le siège de la direction, dimanche, en se disant «prêts à tout pour avoir gain de cause». Les employés de l'ex-CLO ne sont pas les seuls à Oran dans cette situation, puisque les travailleurs de l'Enaditex vivent un calvaire similaire. En effet, les 160 employés de cette entreprise n'ont pas perçu de salaires depuis trois mois également et ceux de l'Enapem d'Es-Sénia, au nombre de 80, sont sans rémunération depuis 10 mois. La même situation est vécue par les 177 salariés sans salaires depuis trois mois de l'Hydro Urbaine Ouest et 135 travailleurs de l'ex-Régie communale des transports d'Oran sans appointements depuis 12 mois ainsi que les 74 travailleurs de l'Office communal des sports d'Oran avec 35 mois sans rétribution. Les 43 employés de l'Edipal (ex-Onaco) attendent depuis 11 mois déjà leurs salaires au même titre que les 90 travailleurs handicapés visuels de l'entreprise EPIH sans rémunération depuis voilà 6 mois. les 244 ouvriers de l'entreprise Eriad tentent de survivre sans salaires depuis 3 mois. Cependant, dans ce décompte qui donne le vertige aux plus imperturbables, la palme revient aux 22 ouvriers de la Sacop avec...40 mois sans appointements. Et la liste est encore longue à Oran, sans comptabiliser les travailleurs qui perçoivent des salaires de misère et d'autres qui voient leur situation se fragiliser de plus en plus à la faveur de la hausse effrénée des prix à la consommation. Toujours est-il que des centaines de travailleurs de la capitale de l'Ouest sont confrontés à une situation dramatique qui ne semble pas prête de connaître un dénouement heureux.