Calcul n C?est le nombre de points qui séparent désormais le Mouloudia d?Alger du leader du championnat, la JS Kabylie. Un Mouloudia qui se retrouve, en revanche, à cinq points du premier reléguable, le NA Hussein-Dey. Ainsi, parti pour jouer les premières places, le Doyen s?est finalement rangé et semble même avoir du mal à boucler la première phase du championnat occupant, à deux journées de la fin, la neuvième place. Comparé aux milliards investis par les dirigeants pour attirer plusieurs noms et un staff technique qui coûte plus de 2 millions de dinars par mois au club, le parcours du MCA en championnat est loin d?être convaincant. Six défaites déjà, dont trois consécutives, devant des équipes plus volontaires et plus solidaires qu?ont été l?USMAn, la JSK et le CRB, remettent complètement en cause les choix stratégiques (si stratégie il y a bien sûr) de la direction. L?entraîneur Robert Nouzaret tente d?expliquer ce passage à vide par plusieurs facteurs : la fatigue de ses joueurs, notamment les hommes de couloir (Bouguèche et Largot) et le meneur de jeu Badji entre autres, le calendrier peu favorable qui oblige les coéquipiers de Deham à jouer quatre matchs en onze jours, un environnement lourd dû à des problèmes relationnels avec comme toile de fond la présence fantomatique du président du club. Contrairement à ses alter ego des autres clubs, Messaoudi ne vient que rarement à la rencontre de ses joueurs, ce qui a irrité au plus haut point l?entraîneur Nouzaret. Ce dernier, rentré, hier, chez lui, en France, estime que ses joueurs doivent digérer sereinement ces trois défaites consécutives qui freinent l?élan de l?équipe, car même l?argument du calendrier chargé n?est pas valable seulement qu?au Mouloudia puisqu?une formation comme le Paradou a eu à disputer trois matchs en dix jours et a réussi à récolter sept points sur neuf. Les raisons sont à chercher ailleurs. Quand le staff médical n?est pas payé, que Nouzaret râle pour un oui ou pour un non, que des joueurs critiquent leurs coéquipiers en direct à la télé, cela prouve que le groupe est loin d?être cohérent et serein. Nouzaret cherche des doublures aux éléments-clés de son ossature car au pire des cas, il sera obligé de changer de tactique, ce qui n?est pas évident à mi-chemin de la compétition. L?autre argument de Nouzaret ? celui qu?une équipe ne peut pas être montée en si peu de temps ? est aussi battu en brèche puisque le Chabab, rajeuni et remanié à 80%, semble avoir mieux réussi la mayonnaise. On se pose également la question sur le rôle joué par M. Roche, le préparateur physique ramené spécialement de France, pour permettre à l?équipe de tenir la route. Sur cette défense fragile coupable de bévues monumentales ou le cas Maouche dont les exploits cette saison se déroulent hors du rectangle vert. Autant d?interrogations qui taraudent l?esprit des supporters mouloudéens encore une fois déçus par les dernières prestations de leurs favoris plus prompts à disserter sur la presse que de se montrer efficaces sur le terrain. En résumé : cela ne sert à rien de s?enflammer avant même de prouver réellement ce qu?on veut sur le terrain de la compétition.