Action n Pour lutter contre les débits de boissons alcoolisées clandestins implantés dans leur localité, les habitants des Ouacifs se sont organisés autour de leur comité de village. Ce dernier a entamé plusieurs démarches auprès des autorités compétentes pour procéder à la fermeture des cabarets. L?administration communale, le chef de daïra des Ouacifs, le wali et le chef de sûreté de wilaya et, enfin, les députés du RND ont été, tour à tour, saisis pour prendre en charge le problème. Selon les documents qui nous ont été remis, le wali de Tizi Ouzou a été sollicité pour la fermeture desdits débits de boissons le 24 juillet 2004 (il s?agit de la énième requête et non de la première). Après avoir attendu vainement la prise en charge de la doléance des citoyens, le comité de quartier des Ouacifs-Centre a adressé une requête au procureur de la République près le tribunal des Ouacifs le 18 avril 2005. Une demande d?audience au wali a été déposée le 30 du même mois. Lors de sa visite dans ladite localité, le 18 mai 2005, Hocine Ouadhah, premier responsable de l?exécutif de wilaya, a reçu un rapport sur les débits de boissons alcoolisées et cabarets qui lui a été remis par les comités de village. M. Ouadhah a instruit le chef de daïra des Ouacifs de procéder à la fermeture définitive des bars, objet de la contestation. La joie des Ath Ouacifs de voir leur revendication satisfaite ne durera pas longtemps, puisque le cabaret contesté ne sera pas fermé. Dans une déclaration adressée à la presse, le comité de quartier des Ouacifs remarque : «A la suite de toutes ces démarches, il a été remarqué que le bar, qui emploie les filles de joie (?), n?a pas été fermé. Et c?est paradoxalement le chef de daïra qui se substitue au propriétaire de ce bar pour affirmer qu?il avait une autorisation d?exploitation et que les filles de joie, qui viennent pour beaucoup d?entre elles de très loin, ne sont que de ??paisibles clientes??.» Une demande d?audience au premier responsable de l?exécutif de wilaya fut déposée le 12 juin 2005. Suite à quoi, la Bmpj de la daïra des Ouadhias, puisque celle des Ouacifs ne dispose d?aucun corps de sécurité (la gendarmerie est empêchée d?activer depuis 2001), est intervenue pour procéder à la fermeture des lieux, objet de la contestation. Ce qui n?a pas réglé le problème des habitants des Ouacifs dont le comité de quartier des Ouacifs-Centre parle de «résultats mitigés» de ladite opération de la Bmpj. Celui-ci remarque en effet qu?«une fuite d?informations a permis aux propriétaires du cabaret clandestin de cacher l?important stock de boissons alcoolisées et d?évacuer les filles de joie, la veille et ce, à l?instar de quelques autres tenanciers de bars qui ont pris leurs dispositions afin de ne pas être surpris en flagrant délit, puisque tous avaient continué à exercer discrètement avant l?intervention de la Bmpj des Ouadhias, alors que d?autres défient tout le monde jusqu?à aujourd?hui». Ne désarmant pas pour autant, les comités de village ont continué d'adresser requêtes et correspondances aux différentes autorités judiciaires, policières et civiles, demandant notamment l'ouverture d'une enquête sur les documents dont disposeraient lesdits propriétaires des bars «qui ne disposent, en réalité, d'aucune autorisation pour exercer leur activité». En dernier recours, ils prennent la presse à témoin.