Les Frères hospitaliers, nommés aussi Chevaliers de St-Jean de Jérusalem, puis chevaliers de Rhodes et chevaliers de Malte, appartiennent à un ordre qui fut établi à Jérusalem après la prise de cette ville par les Croisés en 1099 : il avait initialement pour but de recevoir les pèlerins, de pourvoir à leurs besoins et de les soigner dans leurs maladies ; il se chargea bientôt, en 1121, sur la proposition de Raymond Dupuy, deuxième grand maître, de les défendre par les armes contre les attaques des musulmans et devint ainsi un ordre à la fois religieux et militaire. Après la prise de Jérusalem par Saladin (1188), les Hospitaliers se retirèrent successivement à St-Jean-d'Acre, puis à Chypre et, en 1310, à Rhodes, où ils repoussèrent pendant plus de deux siècles toutes les attaques des musulmans. Chassés de cette île en 1522 par Soliman après un long siège et une défense mémorable, ils se réfugièrent en Crète, puis en Sicile et s'établirent enfin en 1530 dans l'île de Malte, que Charles-Quint leur avait cédée. Ils seront depuis connus sous le nom de chevaliers de Malte. Dans ce nouvel asile, ils eurent encore à subir les attaques des Ottomans en 1565 ; La Valette s'illustra en repoussant victorieusement l'une d'elles. Ils conservèrent Malte jusqu'en 1798, époque à laquelle Bonaparte, allant en Egypte, leur enleva l'île, obtint l'abdication du dernier grand maître (Hompesch) et mit ainsi fin à l'existence politique de l'ordre. Toutefois, le tsar de Russie Paul Ier, qui s'en était déclaré le protecteur, en fut élu grand maître, quoique n'étant pas catholique. L'ordre n'exista plus, dès lors, que de nom. Son siège fut transféré en 1801 à Catane, puis à Ferrare en 1826, enfin à Rome en 1834. On a tenté en 1850 de le reconstituer sous la protection du pape : il devait résider en Terre sainte et se vouer, comme à l'origine, à l'hospitalité, mais ces projets sont restés sans exécution jusqu'en 1878, date à laquelle il a retrouvé sa mission humanitaire initiale. L'Ordre de Malte est aujourd'hui une ONG reconnue par les Nations unies, une organisation dans laquelle il dispose d'un siège d'observateur permanent. (à suivre...)