De Jérusalem à Malte En 1187, à la prise de Jérusalem, ils s'étaient réfugiés dans leur place forte de Margat, bâtie sur un promontoire, au sud de Lattakieh ; mais dès 1191, ils s'établissaient à Acre, qui venait d'être reprise, et la défendirent pendant un siècle jusqu'en 1291, année où les Sarrasins achevèrent la conquête de la Terre sainte, que les Hospitaliers quittèrent ainsi les derniers. Jean de Villiers était alors leur grand maître. Après un séjour de peu de durée dans l'île de Chypre, à Limisso (Limassol), ils occupèrent l'île de Rhodes, dont le grand maître, Foulques de Villaret, s'empara le 15 août 1310 ; ils se qualifièrent alors «chevaliers de Rhodes», titre nouveau qui fut confirmé par Clément V, mais tout en conservant leur titre ancien. L'ordre, souverain dans l'île, battit monnaie et traversa une brillante période jusqu'à la prise de Rhodes, le 22 décembre 1522, par Soliman le Magnifique, plus heureux que Mohammed II en 1480. Philippe de Villiers de L'Isle-Adam avait soutenu contre les Ottomans un siège de six mois ; il se transporta successivement à Candie (Crète), à Messine, à Baies, à Viterbe, puis enfin, le 26 octobre 1530, à Malte, cédée aux Hospitaliers par Charles-Quint. L'Ordre depuis le Moyen-Age Les chevaliers de saint Jean de Jérusalem, retirés dans l'île de Malte en 1530, prirent le nom de cette résidence à partir de cette époque et furent généralement désignés sous celui de chevaliers de Malte. Ils s'y maintinrent, non sans avoir à soutenir de nombreuses luttes pendant plusieurs siècles. Les chevaliers de Malte s'attachèrent tout d'abord à combattre les Ottomans. Le grand maître La Valette défendit victorieusement son domaine contre les attaques des flottes de Soliman le Magnifique (1565) et fonda la ville qui porte son nom, qui se substitua à l'ancienne capitale, Citta Vechia, située à l'intérieur (1566). Ces mêmes chevaliers firent la police de la Méditerranée en luttant sans relâche contre les pirates barbaresques. L'ordre de Malte s'éleva bientôt jusqu'à l'état de puissance souveraine et ce caractère souverain était reconnu par toutes les puissances à ce point qu'il était admis, dans les cours d'Europe, qu'à l'exception des têtes couronnées, aucun prince ne pouvait contester le pas au grand maître de Malte. Tous les pavillons rendaient les honneurs à celui de l'ordre qui n'était tenu, lui-même, à aucun salut, ainsi que l'avait décidé Louis XIV lors d?une contestation qui s'était élevée entre des commandants français et des chevaliers. L'ordre entretenait des ambassadeurs à Rome, à Paris, à Vienne et à Madrid. Un bref de Clément VII, du 15 janvier 1524, donna au grand maître le droit d'occuper la première place à la droite du trône lorsque les souverains pontifes tenaient chapitre. (à suivre...)