Débat n Fond, forme, que faut-il revoir au juste pour que notre école soit moins boudée et moins rebutante pour nos enfants ? Au quotidien, plus de la moitié des enseignants constatent, depuis déjà quelques années, un manque d?intérêt des élèves pendant les cours et ce, quelle que soit la matière enseignée. L?ennui est, certes, un des sentiments les plus répandus et partagés à l?école. Un des plus anciens aussi, à la seule différence que l?ennui d?autrefois passait presque inaperçu contrairement à celui d?aujourd?hui où le chahut et les comportements violents dominent en grande partie le temps passé à l?intérieur de la classe. Tout compte fait, ce constat est aussi vieux que l?école elle-même car partagé par des générations d?élèves qui n?attendaient qu?une seule chose : la sonnerie annonçant la fin du cours. On est en droit de se demander, dès lors, pourquoi la question se pose aujourd?hui avec autant d?acuité ? En fait, la répugnance qu?éprouvent les nouvelles générations à l?égard de l?école est exprimée de manière peu polie, avec des comportements souvent provocants et agressifs. Ils ne se gênent pas pour montrer en plein cours des baladeurs, des petits jeux vidéo, des cartes?, ce qui rend le travail des enseignants plus difficile. C?est pourquoi la motivation reste l'une des principales difficultés dans la relation que les éducateurs entretiennent avec leurs élèves. Ce sont, selon certains élèves, quelques matières surtout qui suscitent ennui et lassitude, à l?image des cours de langue arabe ou de chimie ; pour certains, la bête noire reste la physique ou les mathématiques. Puis il y a les disciplines qui les «endorment», disent-ils, comme la géographie, l?histoire et la philosophie. Leurs critiques portent également sur certains exercices : plus de 70% des élèves interrogés n?aiment pas mémoriser des textes, ainsi que les cours relatifs à des événements éloignés dans le temps ou qui n?ont pas de lien direct avec le vécu d?aujourd?hui. Les initiatives du ministère de l?Education nationale, depuis quelques années, visant à revoir les programmes des différents cycles, semblent laisser apparaître une certaine lueur d?espoir. Ainsi, pour éveiller l?intérêt des élèves des classes primaires, des manuels plus lisibles, agréables et plus allégés, sont élaborés. On ne peut, toutefois, pas dire que c'est l'engouement pour l'école. Des efforts restent certainement à faire sur le plan pédagogique.