Mémoire n Le nom de Si Mohand U M?hand est toujours aussi évocateur et présent et sa poésie toujours aussi forte et émouvante. Le centenaire de la disparition du poète Si Mohand U M?hand a été célébré, mardi, à la salle Ibn Khaldoun, à travers deux interventions retraçant sa vie et son ?uvre. Dans sa communication, Rachid Mokhtari, écrivain et critique littéraire, a abordé le thème : «La poésie de Si Mohand dans la chanson kabyle». Pour illustrer son exposé, il a pris les cas de Slimane Azem et de Zerrouki Allaoua. Le communicant précisera, d?abord, que Si Mohand U M?hand aborde dans sa poésie le thème de l?exil, expérience qu?il a vécue et dont il a souffert. Cette souffrance est profondément ressentie dans sa poésie au point qu?elle confère à celle-ci une forte émotivité. Slimane Azem, qui a connu, lui aussi, les affres de l?exil, s?est inspiré du verbe de Si Mohand U M?hand pour composer ses chansons. «Slimane Azem a puisé, selon sa sensibilité et son vécu, dans la poésie de Si Mohand U M?hand», souligne l?intervenant. Et d?enchaîner : «Slimane Azem quêtait son identité artistique et esthétique à travers Si Mohand U M?hand». Il se sentait proche du poète, voire identique puisque les deux ont enduré les mêmes souffrances de l?exil. «Slimane Azem concluait toujours ses chansons avec des ??dits?? de Si Mohand U M?hand. Dans ses chansons, il l?interpellait d?ailleurs, il s?adressait à lui et le prenait comme témoin, témoin de sa société, son époque et son vécu», explique-t-il. Et de conclure : «Slimane Azem reconstruisait le monde (et se reconstruisait) à travers la poésie de Si Mohand U M?hand.» Ensuite, Rachid Mokhtari exposera le cas de Zerrouki Allaoua. Il dira à ce propos : «Zerrouki Allaoua a introduit dans la chanson kabyle la musique moderne (guitare électrique) et, contrairement à Slimane Azem, celui-ci ne va pas puiser dans la poésie de Si Mohand U M?hand. Il va seulement y butiner. Il n'en prendra que des parcelles. Il parlera de l?amour, de la beauté perdue et, notamment, de la nostalgie.»