Résumé de la 4e partie n Tandis que Sondra hésitait devant la cabine téléphonique occupée, Lenny se servit de la voiture d?enfant qu?elle avait abandonnée pour passer inaperçu devant les policiers. Il faisait de plus en plus froid. Le bébé était-il suffisamment emmitouflé ? Elle ferma les yeux. Oh, mon Dieu, faites que cet homme raccroche, pria-t-elle, que je puisse téléphoner à mon tour. Un instant plus tard, elle entendit le déclic du récepteur sur son support. Elle attendit que l'homme se fût éloigné de quelques pas avant de décrocher l'appareil, d'introduire les pièces et de composer le numéro. «Le presbytère de St. Clément, j'écoute.» C'était la voix d'un homme âgé. Sans doute celle du vieux prêtre qu'elle avait vu à la messe. «Pourrais-je parler au père Ferris, je vous prie ? ? Je suis le frère Dailey. Je peux peut-être vous aider. Le révérend père est à l'extérieur avec la police. Nous avons eu un problème urgent.» Sondra raccrocha doucement. lIs avaient trouvé l'enfant. Son bébé était en sécurité à présent, et le père Ferris ferait en sorte qu'il soit placé dans une bonne famille. Une heure plus tard, elle était dans le bus, en route pour l'université de Birmingham où elle était étudiante en musique, une étudiante au talent exceptionnel, promise à un avenir de virtuose. C'est en pénétrant dans l'appartement de sa vieille tante que Lenny entendit soudain le vagissement du nouveau-né. Stupéfait, il regarda à l'intérieur de la poussette. Voyant remuer le sac en papier, il le déchira d'un geste sec et contempla d'un air éberlué son minuscule occupant. ll détacha le billet épingIe à la couverture, le lut et lâcha un juron. Depuis la chambre au fond de l'étroit couloir, sa tante appela : «C'est toi, Lenny ?» ll n'y avait aucune chaleur, aucun accent de bienvenue dans la question prononcée avec un fort accent trahissant ses origines italiennes. «Oui, tante Lilly.» Pas moyen de cacher le bébé. Il devait trouver une solution. Qu'allait-il pouvoir inventer ? Lilly Maldonado vint le rejoindre dans le séjour. Agée de soixante-quatorze ans, elle en paraissait dix de moins. Ses cheveux coiffés en chignon serré étaient encore abondamment mêlés de mèches noires ; elle avait de grands yeux marron au regard perçant, un corps ample, de petite taille, un pas vif et décidé. Avec la mère de Lenny, sa cadette, elle avait émigré aux Etats-Unis peu après la Seconde Guerre mondiale. Couturière expérimentée, elle avait épousé un tailleur de son village nataI de Toscane et travaillé aux côtés de son mari dans leur minuscule atelier de l'Upper West Side jusqu'au jour de sa mort, cinq ans auparavant. Aujourd'hui, elle travaillait à domicile, se déplaçant chez ses fidèles clientes dont elle confectionnait ou transformait les vêtements pour des sommes modiques. Mais, comme le faisaient observer ces mêmes clientes, en échange des maigres rémunérations demandées par Lilly, elles étaient obligées d'écouter d'une oreille compatissante les interminables histoires concernant son insupportable neveu Lenny. (à suivre...)