Résumé de la 3e partie n Après la mort de son fils, empoisonné par un domestique, Margaretha Zelle ? M?greet ? et son mari, le capitaine Campbell, quittent Java et rentrent en Europe. Margaretha demande le divorce. Elle est enfin libre. Mais Amsterdam lui paraît étroite. Etroite et vieillotte pour répondre à sa soif de vivre et de s?épanouir. Aussi, un beau matin, abandonnant tout, elle s?enfuit à Paris. Paris, en cette fin du XIXe siècle, est la ville phare de l?Europe. C?est non seulement la capitale des arts et de la culture, mais aussi la ville des distractions et des plaisirs. A Paris, elle s?installe dans un hôtel et entreprend aussitôt de chercher du travail dans le spectacle. Au premier établissement qu?elle visite, le musée Guimet, qui se fait appeler pompeusement «Musée des études orientales», on la met à l?essai. Le propriétaire des lieux, Emile Guimet, lui demande si elle accepte de se déshabiller devant le public. «Toute nue ? demande-t-elle. ? Cela vous dérangerait ?» Elle hésite un moment, puis dit en souriant : «Pas du tout !» Le directeur, satisfait, sourit également. Comme elle a dit qu?elle a vécu dans les îles et qu?elle connaît les danses javanaises, c?est ce type de danse que Guimet lui demande d?exécuter. Elle le fait si bien que l?homme s?écrie, enthousiaste : «Je vous engage ! Rappelez-moi votre nom !» Elle lui dit son nom, l?homme fait la grimace : «Ce n?est pas un nom de scène, ça? Il faudra trouver quelque chose d?autre? Tenez, puisque vous avez vécu à Java, prenez quelque chose de là-bas !» La jeune femme, qui connaît le malais, réfléchit et propose quelques noms. «Mata Hari? Ça sonne bien ça, qu?est-ce que ça veut dire ? ? L??il de l?aurore? ? Eh bien, ce sera désormais votre nom ! Vous vous présenterez dès demain? Je lance les invitations !» Le musée Guimet est un établissement fermé où le propriétaire, un riche négociant et mécène, invite, pour des représentations intimes, les personnalités les plus en vue de Paris. Pour la première représentation, M?greet est présentée comme une princesse javanaise qui exécute une danse sacrée devant le dieu hindou Shiva. Elle est conduite sur scène par d?autres danseuses : elle porte un collant couleur chair et est parée de bijoux en or et pierres précieuses qui lui donnent un air féerique. Les danseuses la conduisent au bras de Shiva, le dieu aux six bras et, pour lui rendre hommage, elle se met à se déshabiller? La femme de lettres française Colette, qui a assisté à la représentation, écrira plus tard : «Mata Hari ne dansait guère mais elle savait se dévêtir progressivement et mouvoir son long corps bistre, mince et fier.» (à suivre...)