Résumé de la 1re partie Peter et Marilyn Storm sont en instance de divorce. Les disputes sont quotidiennes. Leurs trois enfants, surtout le dernier, Simon, se réfugient comme ils peuvent pour ne pas entendre les hurlements. Finalement, ils sont partis. Tous les deux. La mère de son côté, le père de l?autre. Et Simon attend la sentence. Le divorce est prononcé à la va-vite, l'enfant est confié à la garde de sa mère. Mais où est la mère ? Personne ne le sait. C'est bien ennuyeux, car pour confier un enfant à sa mère, il vaudrait mieux savoir où elle se trouve. Le petit Simon, en attendant, vit avec son grand-père. Au bout de trois mois, le grand-père va voir le juge : «Bon, alors, qu'est-ce qu'on fait ? Si vous ne trouvez pas ma bru, trouvez au moins mon fils ! ? Ça ne servirait à rien, la loi a confié l'enfant à la mère, c?est chez elle qu'il doit vivre ! ? Mais bon sang, c'est ridicule ! Vous ne vous rendez pas compte de la vie que mène ce gosse ! Sa mère est au diable et son père s?en fout ! Il est abandonné? ? Ah ! alors, si c'est comme ça, on va faire intervenir l'administration. ? Et elle fera quoi, I'administration ? ? Eh bien, elle convoquera la mère et... ? Mais puisqu'elle a fichu le camp ! ? Et si elle ne répond pas dans les délais, le gosse sera considéré comme pupille de la nation. ? Et ça changera quoi ? ? Ce sera officiel... ? Bon. J'ai compris. Confiez-moi le gosse. ? Mais je ne peux pas ! ? Comment, vous ne pouvez pas ? Il est déjà chez moi ! ? Possible, mais ça n'est pas légal... ? Alors, faisons légal ! Où est-ce que je dois signer ?» Le grand-père Storm est une tempête lui aussi, quand il le décide. Mais une tempête de logique et de bonté. Tous ces salmigondis à propos de son petit-fils l'ont mis dans une colère sainte. Jusque-là, il ignorait les bagarres du ménage. Personne ne venait le voir d'ailleurs, dans son petit taudis à trente kilomètres de la ville. Si les deux aînés n'étaient pas venus le prévenir, Simon serait peut-être encore sur sa terrasse, tout seul, à pleurer et à rogner des pommes pour tout dîner. C'est George, le plus grand, qui est allé voir le grand-père. «Les vieux sont partis, pépé, pour Winny et moi ça fait rien, mais pour le môme, il n?a que dix ans. Tu pourrais pas t'en occuper ?» Alors voilà, il s'en occupe. Et au fur et à mesure qu'il s'en occupe, il découvre la vie épouvantable qu?a menée son petit-fils. Cette histoire de garde dont personne ne veut, c?est la conclusion logique. Grand-père Hoggy, c'est son prénom, n?a guère d'argent. Mais ce guère, il le consacre à payer un avocat, pour régler le cas de Simon. En six mois, il a gain de cause et fait le point : «Simon, tes parents sont des sagouins, et je sais de quoi je parle, puisque ton père, c?est mon fils. Mais à présent, tu n'as plus rien à craindre. Tu es chez toi, avec moi, c?est pour la vie, plus personne ne viendra t?embêter.» Le grand-père Hoggy est impressionnant pour Simon. C'est un grand costaud de soixante-cinq ans, à la tignasse flamboyante, rousse comme un champ de maïs. Il est menuisier. Son atelier lui sert de chambre à coucher et de cuisine. La maison contiguë est délabrée, pleine de poussière. Il n?y a pas remis les pieds depuis la mort de sa femme, il y a près de quinze ans, petit Simon n?était même pas né. «C'est ça la maison, grand-père ? ? Ben oui, c'est ça. Si tu y tiens, on peut l'arranger un peu...» (à suivre...)