Vision n Le libéralisme économique peut se concilier avec la préservation du pouvoir d?achat et la résorption du chômage. Abdelhamid Temmar en tant que professeur en économie en est convaincu. La dimension sociale doit s?intégrer aux objectifs de l?efficience économique, même si les lois de marché en sont les règles. C?est en ces termes que Abdelhamid Temmar, économiste au parcours international édifiant, a expliqué les objectifs de son nouveau livre intitulé Les fondements théoriques du libéralisme. Un ouvrage qui se veut une synthèse des grandes écoles de la pensée économique, mais qui apporte, selon l?auteur, «un cadre de références pour les décideurs politiques». Invité à la Bibliothèque nationale du Hamma, M. Temmar a manifestement séduit les universitaires, les chercheurs et les chefs d?entreprise qui sont venus écouter à la fois un chercheur en économie et un ministre. Le conférencier a estimé que «le libéralisme n?est pas contradictoire avec l?intervention de l?Etat». D?ailleurs, il dira que «la solidarité nationale est l?une des missions essentielles de l?Etat pour permettre une croissance durable et stimuler le pouvoir d?achat». Evoquant le contexte algérien, Temmar se défend d?être un ultralibéral et affirme être préoccupé par «la mise à niveau de toute l?économie». Il fait de la question de l?emploi un axe central des réformes bien qu?en tant que ministre son approche soit différente avec «le tout privatisable». Contre toute attente, M. Temmar inscrit la conduite des réformes à l?opposé de toute économie rentière. «Nous cherchons une économie qui marche bien et distribue bien», clame-t-il. Pour le conférencier «c?est l?efficience économique qui pose problème», en reconnaissant toute la difficulté à faire avancer certains changements économiques. Et c?est à ce niveau que certains intervenants ont sévèrement critiqué les blocages dont font l?objet les chefs d?entreprise. Pour M. Mékidèche, vice-président de l?Unep, «le programme de soutien à la relance est traversé par plusieurs courants contradictoires». En outre, Omar Ramdane, président du forum des chefs d?entreprise, souligne amèrement que «l?absence d?un débat économique pèse sur les décisions prises par les pouvoirs publics». Les réponses de Temmar à ces interrogations mettent l'accent sur l?efficacité de l?Administration et l?investissement dans la ressource humaine. Deux formules qui peuvent atténuer l?ampleur des blocages économiques.