De nombreux intellectuels et écrivains égyptiens ont exprimé leur indignation après la demande formulée par le prix Nobel de littérature Naguib Mahfouz à l'institution religieuse d'El Azhar de donner son accord pour la réédition de son roman Aoulad Haratna, publié au début des années 60. Considérant cette démarche comme un appel pour un retour à la censure des ?uvres littéraires, plusieurs hommes de lettres ont exprimé, lors de débats télévisés ou dans les journaux, leur indignation qualifiant la démarche du prix Nobel de littérature de «trahison envers les intellectuels qui ?uvrent à consacrer leurs droits à l'écriture sans censure». «Le recours de l'écrivain à l'institution religieuse pour obtenir son accord pour la réédition de ses ?uvres signifie sa négation de la liberté d'expression et du droit des écrivains arabes à l'écriture libre», ont-ils souligné dans un communiqué. Ces écrivains, écrit le quotidien El Djoumhouria, qui estiment cette demande «inappropriée, car le roman a été publié par la maison d'édition "Dar El Adab" à Beyrouth et dont la copie est disponible gratuitement sur le réseau Internet», dénoncent la complaisance de l'écrivain avec les institutions officielles au détriment du rôle qu'il doit jouer en tant que seul écrivain arabe prix Nobel. Selon le communiqué, l'initiative de Nadjib Mahfouz est injustifiée, d'autant qu'il n'existe aucune décision de saisie, l'écrivain s'étant mis d'accord, lors de la première édition du roman en 1959, avec le représentant du Président Nasser sur la non-publication du roman en Egypte et l'autorisation de l'éditer à l'étranger afin de ne pas contrarier El-Azhar.