Le Premier ministre du Portugal, Pedro Santana Lopes, initie aujourd'hui une visite officielle de deux jours en Algérie. Son séjour algérien sera couronné par la signature d'un pacte d'amitié et de coopération lusitano-algérien avec son homologue, Ahmed Ouyahia, et sera reçu par le président Abdelaziz Bouteflika. Annoncé par le Premier ministre algérien, lors de sa visite au Portugal, ce pacte d'amitié et de coopération est élaboré par les experts des ministères des Affaires étrangères respectifs. Il est considéré dans les milieux diplomatiques de « très important » pour renforcer les relations entre l'Algérie et le Portugal, les relations lusitano-maghrébines, ainsi que le développement des relations euro-méditerranéennes. Cette visite était prévue pour le mois de décembre 2004, mais fut annulée, tout comme le sommet annuel lusitano-français qui devait se tenir á Angoulême, suite à la crise politique qui secoue le pays depuis le départ du gouvernement, coalition de droite, de José Manuel Durão Baroso et son intronisation à la tête de la Commission européenne. L'opposition de gauche avait, alors, suggéré l'élection législative anticipée, mais le président Jorge Sampaio, après consultation du Conseil d'Etat et de quelques personnalités influentes, avait décidé « pour des raisons de stabilité » un vote de confiance et avait confirmé le nº 2 du PSD, Pedro Santana Lopes, comme chef du gouvernement malgré les contestations d'une grande partie de l'élite portugaise, inclus certaines personnalités politiques du même parti, comme l'ancien chef de gouvernement, le professeur Cavaco Silva, qui, dans un article publié dans un hebdomadaire de référence, avait souligné « l'urgence de remplacer les politiques incompétents par des politiques compétents ». Et c'est pour les mêmes raisons de stabilité - plutôt son manque - que quatre mois plus tard, Jorge Sampaio avait décidé la dissolution de l'Assemblée nationale, contraignant Pedro Santana Lopes à présenter la démission de son gouvernement tout en maintenant le statut de gouvernement de gestion jusqu'a l'élection législative prévue pour le 20 février prochain. La réaction de M. Pedro Santana Lopes ne s'est pas fait attendre et, « respectant mais contestant la décision du Président car ne voyant aucune raison institutionnelle qui puisse la justifier », décida alors d'annuler tous ses rendez-vous internationaux. Cette décision à chaud, particulièrement sa visite en Algérie, est mal reçue par le palais présidentiel, qui considère que « représenter le Portugal à l'étranger est une prérogative d'un chef de gouvernement de gestion ».