Constat n Le temps est-il venu de parler, enfin, franchement, d?augmentation de salaire au moment où les indicateurs économiques sont aujourd?hui quasiment au «vert» ? «Oui», admet Mustapha Mekidèche, vice-président du Cnes qui est intervenu ce matin sur les ondes de la Chaîne III pour expliquer la vision de son institution, dont il est l?économiste attitré, pour ce que serait l?avenir du pacte économique et social, à quelques encablures seulement du retour à la table de négociations des différents acteurs : pouvoirs publics, patronat et Ugta. Seulement là, Mekidèche préfère parler d?augmentation en fonction des branches et non pas d?une augmentation débridée. «Il est évident aujourd?hui qu?il existe en Algérie des branches de l?économie qui sont bien performantes par rapport à d?autres et c?est en explorant cette piste qu?on peut effectivement suivre une courbe ascendante pour améliorer le pouvoir d?achat des travailleurs», a-t-il évoqué, non sans appeler les pouvoirs publics à faire preuve de «souplesse» et les employeurs, qu?ils soient publics ou privés, à «plus de rationalité» par rapport à leurs appréhensions selon lesquelles toute augmentation alourdirait davantage leurs charges salariales. L?intervenant plaidera d?ailleurs en faveur d?une baisse sensible des taux d?intérêt qui, le cas échéant, stimulerait l?investissement, lui-même, créateur d?emploi. «Les investissements, qui génèrent la création de l?emploi, sont freinés depuis des années par les taux d?intérêt qui sont plus que supérieurs à la normale», a argumenté l?économiste pour qui «l?amélioration du pouvoir d?achat et la création de l?emploi sont le meilleur moyen de consolider une croissance durable». Le vice-président du Cnes maintient sa thèse au moment où l?économie algérienne, «dopée» par des rentrées record du pétrole, voit le taux d?inflation baisser sensiblement. De l?ordre de 3,6 % l?an dernier, ce taux vient de descendre à 1,6% avec comme, le dira M Mekidèche, de «bonnes répercussions sur la consommation et des incidences positives sur l?économie globalement» à la seule condition évidemment de «revoir la politique des salaires». Sur ce point précis, Il avouera que «pour la tripartite et les partenaires sociaux, il y a matière à négocier». Profitant aussi de «l?effet d?annonce» d?une dette extérieure moins contraignante et qui est actuellement de 16 milliards de dollars, M. Mekidèche conclura qu?il est opportun de «faire quelque chose» pour les salaires. «Il est inconcevable que le Smig soit inférieur par rapport à nos voisins marocains et tunisiens alors que l?Algérie a des performances économiques égales, voire supérieures», a-t-il regretté.