Explications n Pour Mustapha Mekideche, l'annulation de la circulaire Ouyahia, ayant trait au dépôt des avoirs des entreprises et publiques exclusivement au niveau des banques publiques, va contribuer à faire du système bancaire algérien, un système normalisé, standard. Invité hier matin à s'exprimer sur ce sujet, qui a suscité beaucoup de critiques, sur les ondes de la chaîne III, le numéro deux du Conseil national économique et social a fait remarquer que ce genre de décisions (celle d'Ouyahia), sont appelées systématiquement à disparaître. «Par définition, cette mesure est conservatoire, cela veut dire qu'elle était appelée à avoir une durée temporaire et limitée. Elle a été prise à un moment où la maîtrise du développement, notamment des banques privées n'était pas suffisante», précise-t-il. Au moment de sa mise en application, soit en 2004, le secteur bancaire algérien était éclaboussé par l'affaire Khalifa, rappelle Mekideche, vice-président du CNES, qui ajoute que le fait d'avoir maintenu cette décision durant plusieurs années, ne porte nullement préjudice à la crédibilité des institutions financières. «Il est évident que cette circulaire a dû peser quelque part sur la perception des investisseurs étrangers mais désormais elle va contribuer à améliorer le climat global des affaires ainsi que la qualité de prestation de l'institution bancaire», explique-t-il. S'agissant des entreprises publiques qui ont la capacité d'intervenir dans les marchés publics, elles verront leur situation financière consolidée par cette mesure. En revanche, celles, au nombre de 200, qui n'ont pas la capacité de revenir sur le marché, seront simplement dissoutes. «On ne peut pas rester dans la situation de ni privatisation ni traitement de fond de la situation financière des entreprises publiques. Mais le fait de traiter les deux cas d'entreprises va permettre de créer des conditions favorables pour la mise en œuvre d'une politique en matière de stratégie industrielle», précise l'invité de la radio. Les banques publiques algériennes seront, ainsi exposées à la concurrence, mais sans toutefois, rassure M. Mekideche être éventuellement en danger. «Une grande partie des marchés est détenue par les banques publiques et malgré les efforts qui ont été faits en matière de développement des réseaux effectués par certaines banques étrangères, l'essentiel est entre les mains des banques publiques», conclut-il. l Pour M. Mekideche, il est indispensable de tirer profit de l'excédent bancaire actuel, notamment le niveau de réserves qui s'élève à 90 milliards de dollars, et 30 milliards d'euros en matière de disponibilité de fonds de régulation de recettes. «Il faut professionnaliser davantage le secteur et créer des marchés monétaires permettant d'absorber, de soutenir et d'accompagner l'activité industrielle», souligne-t-il et de conclure que sans cette modernisation du secteur, on ne va pas avancer dans le développement dans d'autres secteurs, notamment industriel.