Accusation n Des milliers de manifestants réclament la démission des leaders du Fatah et s?opposent à toute participation à un gouvernement de coalition. Plusieurs milliers de partisans du Fatah et de membres des groupes armés liés au parti du leader palestinien ont crié, hier, vendredi, leur colère dans toute la bande de Gaza, au lendemain de sa cuisante défaite face au Hamas. Ils étaient des milliers à se rendre au siège du Parlement pour exiger que les membres des instances dirigeantes du Fatah démissionnent, mais aussi pour exprimer leur opposition à toute participation à un gouvernement de coalition avec le mouvement islamiste. La foule s'est ensuite rendue au domicile du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas dans le centre de Gaza. «Tous les comploteurs contre le Fatah doivent quitter le mouvement. Ils doivent fuir les armes du Fatah», a clamé un membre des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa. Pour tenter d?apaiser la tension et rassurer les manifestants, Mohammed Dahlan, l'homme fort du Fatah dans la bande de Gaza, est venu lui-même parler à la foule devant le Parlement. «Je vous assure que le Fatah ne participera pas au nouveau gouvernement. Ceux qui nous ont trahis doivent assumer leurs responsabilités», a-t-il lancé aux manifestants, sans accuser aucun membre du Fatah directement. Galvanisant des milliers de personnes, il a crié : «Il est temps de reconstruire le Fatah. Nous allons continuer jusqu'à ce que nous expulsions tous ceux qui ont comploté contre le mouvement, nous poursuivrons notre marche démocratique», a affirmé M. Dahlan. Dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le leader des Brigades d'Al-Aqsa dans cette région, Abou Yasser, a, pour sa part, déclaré : «Nous voulons que le Hamas gouverne seul afin de montrer au monde entier ce qu'il est capable de faire.» Pour lui, les raisons de la cuisante défaite sont simples. «Nous payons le prix de nos erreurs, des divisions de la direction politique du mouvement», a-t-il dit. «Si le peuple a voté pour le Hamas, c'est à cause de la corruption», a estimé un autre dirigeant du Fatah, ajoutant que le parti restait fort malgré la perte de la majorité au Parlement. Plus au sud à Khan Younès, là encore, mêmes scènes de manifestations, dans une atmosphère tendue. «Nous n'acceptons pas les résultats des élections. Nous demandons la démission du comité central et de tous les leaders du Fatah, car ils sont la cause des divisions et de la défaite», a renchéri un leader des Chebiba, les jeunesses du Fatah, sous le couvert de l'anonymat.