Hymne n Ce film raconte une émouvante fraternisation entre les peuples. Film français de Christian Carion, Joyeux Noël se veut un hymne à l?amour et à la fraternité entre les peuples. Il est venu clôturer, vendredi, la semaine du film européen à Alger. L?histoire se déroule pendant la Première Guerre mondiale, durant l?hiver 1914, à la veille de Noël. Les faits se passent sur le front, dans les tranchées : les soldats britanniques et français, alliés, font la guerre aux Allemands. La guerre s?annonce déjà longue et dure. Les soldats des différents camps sont éprouvés et fatigués. La veille de Noël, tous décident de faire une trêve : un ténor allemand (un soldat), se trouvant dans les tranchées, donne un récital devant une assistance où se mêlent chaleureusement Français, Britanniques et Allemands. Toutes ces nationalités ? voire cette humanité ?, admiratives et pleines d?émotion, l?écoutent dans un silence religieux. Plus tard, un pasteur britannique réunit tous ces hommes endurant les affres de la guerre autour de l?office pour célébrer la messe de minuit. Le film, inspiré d?une histoire réelle, est dédié à tous ces soldats qui ont eu le courage de baisser leur garde, de ne plus recourir aux armes et ce, afin de fraterniser sur le front avec l?ennemi. Il montre comment cela a abouti à un concert de paix, de solidarité et d'amour entre les peuples. Ainsi, Joyeux Noël est une belle fresque humaine qui comporte des scènes bouleversantes et saisissantes. Eloquent et véridique, Joyeux Noël, qui se déroule comme une douce partition musicale, un chant vivifiant qui se raconte tendrement, avec bonté et une grande humanité, est caractéristique. Il se veut différent des autres films dans la mesure où il n?accorde pas aux acteurs une grande part dans le récit. Car le jeu se fait à un autre niveau d?interprétation cinématographique, plus démonstrative, et par d?autres protagonistes plus spécifiques et significatifs. Ainsi, Joyeux Noël met en scène deux «personnages» clés qui articulent ? à eux seuls ? la trame et lui attribuent toute sa signifiance : d?abord la guerre, puis l?esprit de Noël. Dans un premier temps, l?on voit comment la guerre joue son rôle inhumain et dévastateur, comment elle agit sur les hommes et les pousse à s?entre-tuer atrocement. Ensuite, dans un deuxième temps, la guerre s?efface peu à peu derrière l?esprit de Noël, ce moment qui rappelle l?amour et la fraternité. Mais la réalité se veut cruelle et insensible aux souffrances des hommes, notamment les innocents. Car la guerre réinvestit le terrain. La nature humaine reprend le dessus. Elle interpelle, suscite la réflexion et l'interrogation : pourquoi tant d?atrocités et d?inhumanité pour si peu de chose ?