Il y a une décennie encore, Alain d'Andria, vrai fumeur, n'avait rien d'un sportif. Aujourd'hui, ce chef d'entreprise dans les bouches du Rhône, de 56 ans, s'apprête à participer à l'une des courses les plus extrêmes de la planète: le marathon du pôle Nord. Il devrait parcourir, avec 45 autres participants et participantes de toutes nationalités, les 42,195 km de banquise flottante qui le sépareront du campement de base au pôle Nord, point 90. Le marathonien a pris à la lettre le conseil d'un militaire expert en grand froid de «mettre la tête dans le frigo». Deux fois par semaine, le matin avant d'aller travailler, M. d'Andria vient courir environ une heure et demie par -25° C dans les chambres réfrigérées de l'entreprise Stef-TFE, spécialiste du froid. Il trottine entre les linéaires de palettes de nourriture congelée, côtoyant crèmes glacées et crustacés, sous la lumière des néons blafards et le regard complice des employés de l'entreprise.