Enquête n Près de 700 millions de dollars manquent dans les coffres de l'Autorité palestinienne, a déclaré le procureur général en présentant, hier, les résultats d'une enquête. «Nous parlons d'environ 700 millions de dollars», a affirmé M. Meghani lors d'une conférence de presse à Gaza. Il s'agit d'une somme considérable si l'on tient compte du fait que le déficit annuel de l'Autorité s'élève à 800 millions de dollars et toute l'aide annuelle à un milliard environ. «Nous avons instruit et examiné plusieurs dossiers. L'un d'eux conduira à des inculpations dans les prochains jours. Des gens seront traduits en justice», a-t-il ajouté. Il a précisé que 25 suspects avaient été arrêtés dans cette affaire et que d'autres étaient en fuite. «Dix personnes cherchent à échapper à la justice en partant pour d'autres pays, mais nous sommes en contact avec Interpol pour les traduire en justice», a-t-il souligné. Il a révélé que son rapport sur la corruption devait être initialement publié le 20 décembre, mais qu'il avait été reporté à la suite d?une demande express du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de crainte qu'il ne serve d'argument électoral aux opposants du mouvement Fatah au pouvoir. «L'enquête, qui a porté sur plusieurs années», a notamment dévoilé un trou de 20 millions de dollars dans les comptes de la télévision palestinienne (PBC), a rapporté M. Meghani. L'ancien président du Conseil palestinien du Pétrole entre 1994 et 2003, Harbi Sarsour, soupçonné de détournement de fonds et de prévarication, avait été arrêté début janvier. M. Abbas, élu en janvier 2005, s'était engagé à lutter contre la corruption et à appliquer un vaste programme de réformes dans les institutions palestiniennes. Salam Fayad, un ancien responsable du Fonds monétaire international, avait été nommé ministre des Finances en juin 2002 avec notamment pour mission d'assainir les finances de l'Autorité palestinienne, d'assurer la «transparence» dans la gestion de l'aide internationale et de lutter contre la corruption. Par ailleurs, le gouvernement israélien a décidé de transférer une partie des fonds dus à l'Autorité palestinienne, correspondant essentiellement aux produits de la TVA et des droits de douane prélevés sur les travailleurs et commerçants palestiniens. Il s'agit d'une tranche de quelque 250 millions de shekels (plus 45 millions de dollars environ).