Détermination n Le Chef de l'Autorité palestinienne écarte l'idée de pourparlers avec le Hamas. Le président palestinien, Mahmoud Abbas a indiqué, hier, mercredi à Ramallah que la prise de contrôle de la bande de Gaza par le mouvement Hamas est «temporaire et prendra fin bientôt», lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères japonais, Taro Aso en visite à Ramallah en Cisjordanie dans le cadre de la signature d'un accord portant sur l'octroi de 11,3 millions de dollars d'aides japonaises directes au gouvernement palestinien. Abbas a aussi réitéré son refus de toute négociation avec le Hamas, tout en reconnaissant que le mouvement faisait partie «intégrante du peuple palestinien». «Nous ne disons pas qu'il n'y aura pas de dialogue avec le Hamas mais ils doivent tout d'abord rendre ce qu'ils ont pris», a déclaré Abbas lors d'une visite surprise, hier, mercredi en Jordanie pour assister à une réunion du Syndicat général des travailleurs palestiniens. Le chef de l'Autorité palestinienne a par ailleurs appelé à des élections anticipées en affirmant que le scrutin se déroulerait en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. «Ceux qui pensent que les élections se tiendront seulement en Cisjordanie se trompent. Les élections se tiendront aussi à Gaza», a-t-il indiqué. «Nous ferons tout pour unir le peuple palestinien et l'autre partie (le Hamas) doit faire de même», a t-il ajouté. Un responsable palestinien avait indiqué plus tôt que Abbas avait mené des discussions sur un projet de loi électorale avec les groupes de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) dans l'objectif de publier un décret présidentiel en vue de prochaines élections. Ce texte exclurait de facto le Hamas des futurs scrutins. Le document imposé à tout candidat postulant au scrutin législatif ou présidentiel de respecter le programme politique de l'OLP, ce que le Hamas rejette, et les accords signés avec Israël. Selon ce texte, la proportionnelle intégrale est instaurée pour les élections législatives, ce qui permettrait en théorie de contourner la difficulté d'organiser des élections à Gaza, sous contrôle du Hamas. Dans la loi électorale actuelle, la moitié des membres du Parlement (66 sur 132) sont élus dans 16 circonscriptions de Cisjordanie et de la bande de Gaza. L'autre moitié est élue au scrutin proportionnel de listes. Un scrutin à la proportionnelle intégrale permettrait de ne pas présenter de candidats dans les circonscriptions de la bande de Gaza. Le Hamas a, aussitôt, réagi en rejetant toute modification de la loi électorale. «Le président palestinien n'a pas le droit d'apporter des modifications à la loi palestinienne car seul le Parlement est en mesure de le faire», a indiqué le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri. «Les modifications de la loi électorale par le président sont illégales», a ajouté le porte-parole, dont le mouvement ne reconnaît pas la légitimité du gouvernement du Premier ministre Salam Fayyad siégeant à Ramallah. «Nous ne sommes pas concernés par cette mesure car elle est contraire à la loi. Il n'y a aucune chance que des élections réussissent si le Hamas les rejette. Nous devons en premier lieu revenir au dialogue et à une entente nationale», a ajouté Abou Zouhri. Le président palestinien refuse de discuter avec le Hamas avant qu'il ne rende le pouvoir dans la bande de Gaza et «s'excuse auprès du peuple palestinien». Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza après un coup de force armé le 15 juin dernier, condamné par la communauté internationale.