Résumé de la 4e partie Simon se marie, il habite avec son grand-père dont il s?occupe par reconnaissance. Seulement, la nouvelle venue trouve qu?il est trop présent dans la vie du couple. «Qu'a-t-il compris, le vieux grand-père Hoggy ? D'ailleurs, son geste était-il si anodin que cela ? Si on le rapproche de sa jalousie maladive à propos de leur intimité, de sa terreur de voir arriver un enfant qui prendrait peut-être sa place dans l?amour de son petit-fils... Il y a là de quoi réfléchir. Rose ne sait pas bien réfléchir, elle n?a que de l?instinct, mais elle voit tout à coup le vieil homme sous un autre jour. Et le soir, lorsque Simon rentre de son travail, le grand-père le prend à part et Rose n?a pas droit aux commentaires, elle n?a droit qu?au résultat de ce conciliabule. Simon lui fait la tête. Elle veut s'expliquer, il se fâche : Tu as fait de la peine à grand-père, et il est très choqué. Il a même eu un malaise tout à l?heure. S'il lui arrive quelque chose, ce sera ta faute ! ? D'accord. Alors tu sais ce que je vais faire ? Je vais partir, je retourne chez mes parents. Ce n?est pas un mari que j?ai, ce n?est pas une vie, c?est de l?esclavage ! » Et Rose s'en va en pleurant. La maison est déserte soudain. Une semaine passe. Le grand-père est malade. Simon, qui passe son temps à faire des allées et venues entre son travail et la maison à trente kilomètres de distance, finit par demander un congé que son patron ne lui accorde pas «Vous n?avez qu'à le rentrer à l'hôpital, votre grand-père !» Ça, jamais. Simon ne pourra jamais. Il n'a pas été abandonné par cet homme, et il est prisonnier, lui aussi, de la reconnaissance obligatoire au-delà de toute logique. Il quitte son emploi et s?enferme avec le grand-père. Deux semaines passent encore. Rose n?est pas revenue. Simon n?est pas allé la chercher. Rien ne bouge dans la petite maison. Personne n'entendra les deux coups de feu. C'est le facteur qui découvrira les corps. Celui du grand-père dans son costume du dimanche, étendu sur son lit. Celui du petit-fils, au pied du même lit. Une balle dans la tête du grand-père, en plein front. Une balle dans la tête du petit-fils, en pleine bouche. Et la carabine sur le tapis, rouge de leur sang mêlé. Sur la table de chevet, trois lettres courtes La première signée de grand-père Hoggy : «Je suis malade et mourant. Je préfère mourir. Je cède la place.» La seconde signée de grand-père Hoggy, et adressée au shérif : «C'est sur mon ordre que j'ai été tué, mon petit-fils Simon n?a fait que m'obéir.» La troisième, enfin, de l'écriture de Simon, et signée par lui. «Je suis arrivé au bout de ma vie. Il n'y a plus rien à faire. J'obéis à grand-père et je demande pardon à Rose. Je ne pouvais pas faire autrement.» Le grand-père avait ordonné, Simon avait obéi. Le vieillard savait-il qu'il exigeait bien plus que sa propre mort ? Que Simon ne pourrait pas supporter de le tuer, même par amour, sans disparaître lui-même ? Rose a dit : «Oui. Je le crois. Ce n'est pas un double suicide, c'est un crime.» Un crime passionnel, même. Un drôle de crime passionnel. Un crime par omission.