«Certains toxicomanes sont générés par des médecins, notamment des généralistes», nous déclare le Dr Ziri, psychiatre à Oued Aïssi. Selon lui, la prise de certains médicaments doit être limitée dans le temps afin d?éviter que le malade ne développe une accoutumance ; mais parfois, le médecin ne met pas en garde le patient et celui-ci continue à prendre le médicament pour se sentir bien, sans prendre conscience qu?il a développé une accoutumance. Une jeune fille se plaignant de forte migraine s?est vu prescrire de la codéine. Elle se réjouit de l?effet immédiat du médicament, qui lui cause aussi un état de somnolence. «Je dors et je ne sens absolument rien. C?est une sorte de coma», après avoir utilisé les deux boîtes prescrites par son médecin, elle a continué à acheter le médicament pour lequel elle a développé une accoutumance. Il a fallu qu?elle en parle à une amie, étudiante en médecine, pour prendre conscience du problème. «J?avoue que j?ai eu du mal à m?arrêter. Et jusqu?à présent, il me vient l?envie d?en prendre un comprimé pour retrouver les sensations de légèreté qu?il procure, mais je résiste.» La codéine est vendue librement en pharmacie. Dans un document intitulé Les conduites addictives, réalisé par les docteurs Ziri, Azouaou, Touder, Khirèche et le professeur Ridouh, psychiatres à l?EHS de Oued Aïssi, la codéine est classée dans la catégorie des produits sédatifs (psycholeptiques) et dans la sous-catégorie des opiacés qui compte l?opium et ses dérivés, la morphine, l?héroïne et la codéine.