Etude n Les musulmans seraient les premières victimes des attentats terroristes, notamment, au Proche et Moyen-Orient. Le terrorisme international frappe bien plus le Proche-Orient que l'Occident et par conséquent, les musulmans sont les principales victimes du terrorisme perpétré au nom de l'islam, a révélé une étude réalisée par des chercheurs belges, intitulée «L'évolution du terrorisme en 2005». Pour preuve, le professeur des relations internationales, Rik Coolsaet, explique que près de neuf victimes sur dix du terrorisme international en 2005 ont été recensées en Irak et en Jordanie. Loin d'être une menace de nature globale, le terrorisme, selon Coolsaet, se concentre largement dans une région, c?est-à-dire le Proche et Moyen-Orient. L'enquête a aussi indiqué que le nombre d'actes de terrorisme international a considérablement baissé en 2005 par rapport à 2004, avec 266 incidents faisant 443 victimes contre respectivement 393 incidents et 733 victimes il y a deux ans. En revanche, le terrorisme dit «domestique», perpétré, notamment, par des ressortissants d'un pays contre des cibles dans ce même pays, a connu une forte hausse entre 2004 et 2005, le nombre d'incidents et de victimes ayant crû de respectivement 90 et 60 %. Cette hausse est presque intégralement due à la situation en Irak, selon les chercheurs. Pour eux, le conflit en Irak, présenté comme un élément de la guerre contre la terreur, a contribué à faire de l'Irak l'épicentre aujourd'hui du terrorisme. Pour Rik Coolsaet, ces chiffres entrent en collision frontale avec la perception de la menace terroriste telle qu'elle existe aux Etats-Unis, depuis les attentats du 11 septembre 2001 et d'autres qui ont suivi en Europe. «Dans la mesure où l'on continue à prétendre du côté occidental que c'est nous qui sommes menacés, imaginez comment ce message-là est perçu dans le monde musulman», a-t-il affirmé. Selon ses auteurs, l'étude montre que la perception selon laquelle le terrorisme international représente une menace extérieure majeure n'est pas corroborée par la réalité. «Le terrorisme djihadiste n'est pas cette menace existentielle que l' on croit même s'il représente un défi pour nos sociétés», a poursuivi Rik Coolsaet. L'étude, la deuxième du genre, se base sur des données des prestigieux instituts Rand Corporation aux Etats-Unis, ainsi que du National Memorial Institute for Preventing Terrorism.