La quasi-totalité des capitales ont rapidement réagi pour condamner “le terrorisme international”. Cinq jours après les attentats qui ont secoué la capitale saoudienne, c'est au tour de la capitale économique marocaine, vendredi dernier, de se voir frappée de plein fouet par un groupe kamikaze faisant 41 morts sous le regard indigné des capitales du monde qui ont vite fait de condamner avec fermeté ce qu'elles qualifient, à l'unanimité, de terrorisme international. L'un des premiers messages de condoléances est parvenu de l'Arabie Saoudite sous la forme d'un appel téléphonique du prince héritier Abdallah au roi du Maroc Mohamed VI, entretien durant lequel le prince a condamné les explosions. Israël lui a également emboîté le pas pour commenter ce tragique événement par le biais d'un haut responsable des affaires étrangères israélien. Intervenu à la radio publique locale celui-ci a indiqué que “ces attentats font partie de la campagne de terrorisme international qui vise l'Occident”, et de préciser toutefois qu'“il n'existe aucun lien direct entre les attentats à Casablanca, en Arabie Saoudite et celui perpétré (dans la nuit du 29 au 30 avril) dans un bar de Tel-Aviv par deux kamikazes musulmans britanniques”. La Russie, quant à elle, a dénoncé “l'internationale terroriste” par le biais d'un communiqué qui a rappelé les récents actes terroristes en Tchétchénie et en Arabie Saoudite et affirmé que “la signature est la même partout”. Soulignant sa “consternation” et son “horreur”, le président français, Jacques Chirac, a assuré le Maroc du plein soutien de son pays. Dans un communiqué émanant des Affaires étrangères françaises, la France propose son aide pour “identifier les responsables”. Les Américains ont eux aussi réagi à cet attentat meurtrier. Le secrétaire américain adjoint à la défense, Paul Wolfowitz, a estimé que les motivations “des terroristes” étaient un “retour en arrière” des populations arabes. La Suisse, qui a assuré qu'aucun de ses ressortissants ne figurait sur la liste des victimes, a déploré que les attaques au Maroc aient une nouvelle fois touché des civils, allusion faite aux attentats à Riyad qui ont fait 34 morts et 194 blessés. L'Etat helvétique n'a cependant pas changé pour l'instant ses consignes de voyages concernant le Maroc, tout en réitérant son appel général à la prudence pour l'ensemble du Proche et Moyen- Orient. L'Espagne, quant à elle, qui déplore une victime et trois blessés, n'a pas manqué d'envoyer un télégramme de condoléances. En condamnant ces actes, le haut représentant de l'Union Européenne pour la politique étrangère, Javier Solana, a déclaré que “ces actes méprisables viennent à nouveau rappeler que la lutte contre le terrorisme est une priorité qui nécessitera des efforts de longue haleine et une coopération internationale active et étroite dans laquelle le royaume est déjà engagé”. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, a exprimé au nom de son gouvernement ses condoléances aux proches des victimes en rappelant que “la communauté internationale ne doit pas relâcher ses efforts dans le combat du terrorisme”. Le pape Jean-Paul II n'a pas manqué de dénoncer à son tour “la violence aveugle qui frappe les innocents” dans un télégramme de condoléances adressé aux familles des victimes. Dans le monde arabe, l'Algérie a “vivement condamné” les attentats et “ne peut que se solidariser avec les frères marocains et saoudiens”, a déclaré M. Belkhadem, ministre algérien des Affaires étrangères. De son côté, le chef de la diplomatie jordanienne a fermement dénoncé ces attentats qui selon lui “n'ont d'autres buts que de détruire et d'entacher l'image de la civilisation arabe et islamique dans le monde”. “Choqué” par ces nouveaux attentats, le Premier ministre libanais, Rafic Hariri, a, pour sa part, évoqué “un défi lancé à nous tous, un défi visant à entacher l'islam de soupçons et de pratiques violentes et désespérées”. La même condamnation a été exprimée par le président syrien, Bachar El Assad, au moment même où le ministre de l'Intérieur égyptien a appelé à “un succroît de vigilance face au terrorisme”. Amr Moussa, président de la Ligue arabe a lui aussi condamné cet attentat tout comme l'Autorité palestinienne qui a d'ailleurs appelé à “l'élaboration d'une convention internationale qui permettrait d'éradiquer le terrorisme”. N. S.