Le rideau est tombé, samedi soir, sur la 56e édition du festival international de cinéma de Berlin. L'Ours d'or du meilleur film est revenu à Jasmila Zbanic pour Grbavica, portrait poignant d'une femme violée durant la guerre de Bosnie et confrontée aux démons de son passé dans le Sarajevo d'après-guerre, alors que The road to Guantanamo, du Britannique Michael Winterbottom, qui était favori, a dû se contenter de l'Ours d'argent du meilleur réalisateur, qu'il a partagé avec son co-réalisateur Mat Whitecross. Ce film s?est penché sur l?actualité à travers un récit véridique sur trois Britanniques emprisonnés à la base américaine de Guantanamo pendant deux ans. A souligner que le cinéma allemand, représenté en force cette année en compétition avec quatre films, a remporté les deux prix d'interprétation. L'Ours d'argent de la meilleure actrice est allé à Sandra Hùller pour son rôle d'une épileptique qui se fait exorciser dans Requiem et l'Ours d'argent du meilleur acteur à Moritz Bleibtreu pour son interprétation dans l'adaptation des Particules élémentaires de l'écrivain français Michel Houellebecq. La France, qui avait en lice un seul film, L'ivresse du pouvoir de Claude Chabrol, est, quant à elle, repartie bredouille, malgré la performance remarquable d'Isabelle Huppert dans le rôle principal. Décerné pour la première fois, le prix du meilleur premier film, l?équivalent de la Caméra d'or cannoise, est allé à A soap, de la réalisatrice danoise Pernille Fischer Christensen, qui a également reçu le Grand prix du jury ex-aequo avec Offside de Jafar Panahi (Iran). A l'instar de ses rivaux de Cannes et de Venise, la Berlinale a pour la première fois dévoilé son palmarès lors d'une cérémonie glamour, et non lors d'une simple conférence de presse. La cérémonie a été ponctuée d'intermèdes musicaux interprétés par la chanteuse allemande Nina Hagen, qui à la manière de Marlene Dietrich s'était glissée dans un fourreau et arborait un haut de forme.