Shahada, premier long métrage d'un jeune cinéaste germano-afghan, scrute les divers visages de l'Islam et les peurs des Occidentaux, à l'instar de plusieurs films du cru 2010. «En lieu et place du sensationnel et des stéréotypes, ce que ces films offrent, c'est une nouvelle image de l'Islam», commentait le magazine spécialisé Hollywood Reporter. Shahada (profession de foi) dont le titre fait référence au premier pilier de l'Islam, la profession de foi, est en lice avec 19 autres longs métrages pour les Ours d'or et d'argent qui seront décernés samedi. «Dieu aime toutes les couleurs, tous les visages. Je voulais montrer que le musulman, ce n'est pas forcément un Arabe avec une barbe : l'Islam est très divers, il existe dans tous les pans de nos sociétés et dans chaque pays, on le vit différemment», a déclaré à la presse Burhan Qurbani, 29 ans. «On récolte des petits bouts d'informations dans les média, et cela alimente une peur contre laquelle nous voulions lutter, en faisant ce film», a-t-il dit. De la comédie au drame social, d'autres films explorent ce thème. La star de Hollywood, Shah Rukh Khan, a présenté My Name is Khan qui évoque la discrimination subie par les musulmans aux Etats-Unis après les attentats terroristes du 11 septembre 2001. Il y prêche la tolérance à travers les Etats-Unis. En compétition jeudi, On the Path, de la Bosniaque Jasmila Zbanic, met en scène un jeune homme qui s'éloigne de sa femme après avoir trouvé un emploi dans une communauté musulmane wahhabite conservatrice. Programmé à la section parallèle Panorama, When we Leave de Feo Aladag soulève la question des crimes dits «d'honneur». Une jeune Turque fuit avec son enfant Istanbul, où son mari la rend malheureuse, pour Berlin où sa famille va la rejeter. Pour Feo Aladag, «nombre de jeunes Allemands d'origine turque se sentent rejetés dans les deux sociétés».