Résumé de la 41e partie n Alvirah sait maintenant tout de Sondra. Elle lui promet de l?aider et de garder son secret. En traversant le salon, Sondra s'immobilisa devant le piano, où la méthode John Thompson pour adultes débutants trônait sur le pupitre, ouverte à la page d'En cette longue nuit. Elle se pencha et joua la mélodie d'une main. «J'avais oublié cette chanson ; elle est charmante, n'est-ce pas ?» Sans attendre de réponse, elle la rejoua en fredonnant : «Dors, mon enfant, dors, et que la paix du ciel descende sur toi en cette longue nuit ; dors, ses anges gardiens le Seigneur t'enverra, en cette nuit.» Elle s'interrompit. «C'est un air de circonstance, n'est-ce pas ?» Sa voix se brisa. «J'espère que mon bébé a trouvé un ange gardien cette nuit-là.» Elle parut soudain au bord des larmes. «Je vous téléphonerai», promit Alvirah, regardant Sondra s'en aller à la hâte. «Tu n'as plus rien à me demander, Cordelia ? s'enquit Willy d'un ton las. Les deux toilettes fonctionnent, mais à mon avis tu devrais demander à des gamins de ne pas y jeter des tonnes de papier. Ces tuyauteries appartiennent à un bâtiment vétuste. D'ailleurs, moi non plus je ne suis plus de la première jeunesse, ajouta-t-il avec un soupir. ? Balivernes, rétorqua sa s?ur. Tu es encore un jeune homme, William. Attends d'avoir mon âge.» Il y avait huit ans de différence entre le frère et la s?ur. «Cordelia, le jour de tes cent ans, je te parie que tu auras encore plus d'énergie qu'une danseuse de music-haIl, prédit Willy. ? A propos d'énergie, je suis censée superviser la répétition de la fête. Viens, montons à l'étage. Les enfants vont bientôt rentrer chez eux.» Cordelia saisit Willy par le bras et l'entraîna en direction de l'escalier. Il était six heures moins le quart et la répétition battait son plein. lIs en étaient à la scène finale, dans l'étable. Stellina, le visage grave, était agenouillée en face d'un Jerry Nunez aux yeux rieurs ; entre eux s'étalait la couverture figurant le berceau de l'enfant Jésus. Les rois mages, conduits par José Diaz, s'approchaient par la gauche et les bergers se rassemblaient à droite. «Un peu moins vite, vous tous ! ordonna Cordelia en levant et abaissant la main. Un pas à la fois, et ne poussez pas. Jerry garde les yeux baissés. Tu dois contempler le bébé, pas les bergers. Willy, s'il te plaît, joue l'air final, demanda-t-elle. ? J'ai laissé la partition à la maison, Cordelia. Je n'avais pas prévu de rester aussi longtemps. ? Alors, chante-le. Dieu t'a donné une belle voix. Commence très doucement, comme tu le fais lorsque tu es au piano, puis de plus en plus fort. Les enfants t'accompagneront, d'abord Stellina et Jerry, puis les rois mages et les bergers, et enfin le ch?ur.» Willy préféra ne pas contredire sa s?ur. «Dors, mon enfant...», commença-t-il. «José, si je te vois encore faire un croche-pied à Denny, je vais te tirer les oreilles, dit sévèrement Cordelia, interrompant son frère. Vas-y, Willy, recommence.» (à suivre...)