Menace n Shampooings, parfums et déodorants contrefaits sont le danger qui guette les consommateurs. Il est urgent de prendre des mesures pour éradiquer le fléau. Dans leur intervention, hier, à l?Ugcaa, les patrons de Wouroud et Vénus, spécialisés dans la production des cosmétiques, ont estimé que «la contrefaçon menace réellement la santé des consommateurs». C'est un fléau omniprésent dans les industries cosmétiques algériennes à travers «60% du marché informel et de la fraude». M. Djedidi, P-DG du groupe Wouroud, estime que «les fraudeurs utilisent une technologie sophistiquée dans l?imitation des marques algériennes les plus connues». Cela renforce davantage l?anarchie dans les importations des produits qui, pour une grande partie, sont contrefaits ou ne sont pas conformes aux normes ISO. Le même constat est avancé par Ouchali représentant le groupe Vénus qui détient 10% des parts du marché des cosmétiques en Algérie. «Bien que nous disposions d?un laboratoire de contrôle et d?une certification aux normes internationales, nos produits ont fait l?objet d?imitation frauduleuse». En effet, les enquêtes menées par cette entreprise ont permis d?identifier des lots de shampooings qui utilisaient le même nom et le même type d?emballage. «Cela a fait baisser nos ventes sur nos gammes qui sont d?ailleurs bien commercialisées en Algérie», soutient-il. Il considère que les pouvoirs publics se montrent parfois indifférents à leurs doléances en matière de contrôle et de surveillance du marché. Une députée FLN a, d?ailleurs, tenu à présenter à la presse un lot de crèmes et de déodorants Nivea contrefaits. Le danger est réel et plus que jamais menaçant non seulement pour la santé des citoyens, mais aussi pour la production nationale. D'ou le cri de colère et d?amertume lancé par ces gros producteurs dont les produits ne sont pourtant plus à présenter. «Nos produits n?ont rien à envier aux marques étrangères qui se contentent de vendre à 90% le prestige de leurs noms». Il faut dire que sur le plan de la qualité, certains produits cosmétiques algériens se sont bien améliorés en raison de la rude concurrence sur le marché. Sur ce point, les deux représentants des marques algériennes ont même réussi à exporter leurs produits à destination de marchés réputés comme celui de Dubaï et de l?Afrique. S?agissant de l?accord d?association avec l?Union européenne, les deux conférenciers s?estiment soulagés sur le plan des tarifs douaniers. «Ils nous ont rendu service grâce à la baisse des droits à 5% pour les matières premières», a souligné M. Djedidi. Les deux industriels se disent prêts à affronter la concurrence des géants de la cosmétique européenne, car la qualité du produit, de l?emballage et les prix plaident en faveur des producteurs algériens.