Lacune n La situation de la culture dans cette commune se caractérise par un vide sidéral et ce, dans l?indifférence générale. Ce qui illustre cet état de fait est, sans aucun doute, l?absence de librairies. Aucune librairie digne de ce nom n?existe, celles qui ont accaparé ce label sont en réalité des papeteries se contentant de vendre des stylos. «Les gens ne lisent plus», se contente de dire un «libraire» pour justifier l?inexistence de livres chez lui. Idem pour les bibliothèques. Le seul endroit appelé bibliothèque, appartenant à l?APC, n?est, en réalité, qu?une salle de lecture. Une bâtisse de deux étages, faisant face à la kasma, «la plupart du temps vide», dit un employé rencontré sur place. Belle architecture. A l?intérieur, l?endroit étonne par sa propreté et son silence. Des pancartes écrites à la main, indiquent qu?une bibliothèque et une salle de théâtre se trouvent au deuxième étage, mais le sympathique jeune réceptionniste rectifie : «C?est de la poudre aux yeux. Aucune activité n?existe, sauf la salle de lecture qu?utilisent de temps à autre des collégiens.» Le reste du temps, cet endroit brille par son silence pesant pour ses gardiens, qui souhaitent voir les activités reprendre. Deux maisons de jeunes et un centre culturel font partie, également, des structures de cette APC. Mais curieusement, ces endroits restent peu fréquentés. Face à la pénurie d?idées et d?animation qui sont leur première vocation, ces établissements se sont spécialisés, à l?instar d?autres centres culturels du pays, dans les cours de coiffure, d?esthétique, d?informatique et autres. Ce qui leur donne un semblant d?activité. Récemment, le ministre de la Jeunesse et des Sports a interdit ce genre d?activité arguant le fait que ce n?est pas aux maisons de jeunes d?assurer des formations professionnelles et que le rôle de ces structures est avant tout d?animer la vie de la jeunesse. Du coup, les centres sont désertés par les jeunes, ce qui dévoile enfin leurs insuffisances. «Avec cette décision, il y a de moins au moins de monde chez nous», regrette un responsable de l?unique centre culturel. Questionné sur la nature des activités culturelles assurées par ce centre, ce responsable dira : «On assure des formations de base en photographie, cinéma, informatique et le cybercafé ouvert à tout le monde.» Voilà qui nous renseigne sur la notion de culture. Dans ce désert culturel, quelques petites oasis continuent, néanmoins, de fleurir. Une petite association de lecture brille par ses initiatives à la maison de jeunes Aïssat-Idir, pour les encourager à la lecture.