Résumé de la 45e partie n Alvirah demande au père Ferris de l?aider à retrouver l?enfant abandonné sur le perron de son presbytère, il y a sept ans. Bien entendu, poursuit-elle. Je suis désolée de vous forcer la main, mais grâce à l'article et à la récompense promise je pense attirer l'attention d'un grand nombre de gens. Nous comptons réellement retrouver la petite fille, et en ne donnant pas le nom de la mère nous espérons éviter qu'une personne bien intentionnée ne la fasse arrêter pour abandon d'enfant. A vrai dire, peut-être vaudrait-il mieux que vous-même ignoriez qui elle est, qu'en pensez-vous ? ? Laissez-moi y réfléchir. Le problème ne se pose pas pour moi, expliqua Alvirah. Je peux faire valoir la confidentialité des sources si l'on m'interroge.» J'aurais, moi aussi, le moyen de refuser de parler, pensa le père Ferris, mais on n'utilise pas à son aise le secret de la confession. «Attendez, Alvirah. Vous dites que cette histoire a eu lieu il y a exactement sept ans. S'agirait-il du soir où l'on a dérobé le calice ? Est-ce à ce moment-là que le bébé a été abandonné ? ? Oui, il semblerait que oui. Lorsque la mère a téléphoné au presbytère, c'est un prêtre d'un certain âge qui a répondu. Elle a demandé à vous parler, mais il lui a répondu que vous étiez dehors avec la police parce qu'il s'était passé quelque chose et que tout le monde était surexcité. Elle a cru que vous veniez de découvrir le bébé.» Le père Ferris n'hésita plus. «Ecrivez votre article, Alvirah. Je vous soutiens.» Il raccrocha le combiné avec un sentiment de stupéfaction. Se pouvait-il que la personne qui avait pris le nouveau-né ait vu le voleur s'enfuir de l'église et qu'elle soit capable de fournir une indication, même vague, quant à son identité ? Dans ce cas, en aidant cette malheureuse jeune mère, le père Ferris pourrait du même coup résoudre la question qui le hantait : qu'était devenu le calice ? Chaque fois que Kate pénétrait dans la chambre de Bessie, une pensée la turlupinait : elle avait le souvenir que quelque chose dans cette pièce avait besoin d'être réparé, mais elle était incapable de préciser quoi. En désespoir de cause, elle se tourna vers saint Antoine, le priant de l'aider à fouiller dans sa mémoire. Certes, elle avait coutume de l'invoquer chaque fois qu'elle perdait un objet quelconque, ses lunettes, son carnet d'adresses ou encore son seul bijou, un petit solitaire dans une monture de Tiffany qui avait été la bague de fiançailles de sa mère. Cette fois-là, il avait fallu deux semaines à saint Antoine pour l'aider à se rappeler qu'elle avait caché la bague dans un flacon d'aspirine vide le jour où elle était partie avec Bessie en excursion à Williamsburg. «Voyez-vous, saint Antoine, expliquait-elle, rangeant soigneusement dans un carton ouvert sur le lit une pile de sous-vêtements. Je crois qu'Alvirah a raison et que les Baker sont parvenus à tromper Bessie et à me chasser de cette maison. Bien sûr, je n'en suis pas absolument certaine, mais je suis troublée, car chaque fois que j'entre dans cette pièce et que mon regard se pose sur le bureau où trône la vieille machine à écrire de Bessie, une sorte de signal d'alarme se déclenche dans ma tête.» (à suivre...)