Situation n L'ensemble de la classe politique irakienne a montré son désir d'accélérer le processus politique, a affirmé, hier soir, le Premier ministre irakien Ibrahim Jaâfari. «La réunion a été positive, très franche et il y a une concordance des points de vue», a dit M. Jaâfari après la rencontre, qui s'est tenue à son domicile. Se disant «optimiste», il a indiqué que les participants avaient proposé «d'accélérer le processus et de signer un pacte national entre les différentes composantes» de la société. Étaient notamment présents, la majorité des partis politiques, notamment les chefs du Front de la concorde (principale liste sunnite). Les dirigeants politiques irakiens ont souligné la nécessité de «protéger les lieux saints» et d?ouvrir une «enquête sur les derniers événements», a indiqué M. Jaâfari. Tarek al-Hachemi, du Front de la concorde, a qualifié la réunion de «premier pas dans la bonne direction». Plus tôt, le mouvement Sadr a conclu dans une mosquée de Bagdad un «pacte d'honneur» avec le Comité des oulémas musulmans, principale organisation religieuse sunnite. Le pacte «prévoit l'interdiction de toute attaque contre un lieu de culte, tout acte sanglant et la condamnation de tout acte pouvant mener à la sédition», selon un texte distribué à la mosquée. La communauté internationale, pour sa part, insiste sur le retour au calme. Ainsi, le président américain George W. Bush a téléphoné aux responsables irakiens de toutes confessions pour les exhorter à ?uvrer ensemble pour contenir les violences. La plus haute autorité sunnite, l'imam d'Al-Azhar, cheikh Mohammed Sayyed Tantaoui, a appelé les Irakiens «à afficher un front uni», tandis que le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a indiqué que l'Irak serait au premier plan d'une réunion des ministres arabes des Affaires étrangères prévue la semaine prochaine au Caire. Sur le terrain, un couvre-feu quasi total a été maintenu pour le deuxième jour consécutif à Bagdad et dans trois provinces alentour pour empêcher la poursuite des violences. Le gouvernement a également annoncé une interdiction totale aujourd?hui, de la circulation automobile dans la capitale et sa banlieue. Le ministre irakien de la Défense, Saâdoun al-Doulaïmi, a affirmé qu'il était prêt à faire descendre des blindés dans les rues, si cela s'avérait nécessaire et a mis en garde contre une guerre civile.