Avertissement n Le Premier ministre irakien, Ibrahim Jaâfari, a mis en garde contre l'ingérence des Etats-Unis dans la politique de son pays et a défendu ses liens avec les milices chiites, dans une interview publiée ce jeudi dans le New York Times. L'ingérence US contre laquelle s'insurge le président irakien a été réfutée par La Maison-Blanche qui a démenti, mardi, des informations en provenance d'Irak selon lesquelles le président George W. Bush a fait savoir à la majorité chiite irakienne qu'il ne voulait pas d'Ibrahim Jaâfari pour diriger le prochain gouvernement. «C'est au peuple irakien qu'il revient de décider qui doit être Premier ministre. Et je ne crois pas du tout que les informations que vous venez de citer soient exactes», a déclaré le porte-parole de la Maison- Blanche, Scott McClellan, à la presse. Jaâfari, qui se sent menacé dans son poste même s'il est soutenu par les partis chiites, tente de se maintenir mais sa candidature doit encore être approuvée par les différentes factions parlementaires, trois mois après les élections nationales. M. Jaâfari est une cause de discorde avec les Kurdes et les sunnites dans les discussions pour former un gouvernement, toujours dans les limbes plus de trois mois après les élections. «Il y a eu des positions à la fois de la part du gouvernement américain et du président George W. Bush pour promouvoir une politique démocratique et protéger leurs intérêts», a-t-il déclaré au New York Times dans une interview accordée à son domicile de Bagdad. «Mais maintenant il y a des inquiétudes au sein du peuple irakien sur le fait que le processus démocratique soit menacé.» Sur le front politique, une réunion sur la formation du gouvernement irakien prévue, hier, mercredi, a été annulée en raison d'un différend entre chiites et sunnites sur la responsabilité du dossier de la sécurité. Selon un négociateur kurde, Osmane Saleh, les chiites veulent que le Premier ministre sortant, Ibrahim Jaâfari, «soit responsable du dossier tandis que les sunnites cherchent à le confier à un vice-Premier ministre qui travaillera sous la supervision du chef du gouvernement». «C'est là le c?ur du problème et on espère que ce différend sera résolu dans les prochains jours», a-t-il ajouté. Aucune indication n'a été obtenue sur la date de la reprise des tractations sur la formation du gouvernement qui se fait attendre depuis plus de trois mois.