Le président irakien Jalal Talabani s'est posé en médiateur dans la dispute politique née de la contestation des résultats des législatives et affirme travailler pour un gouvernement d'union nationale. Mais les chiites conservateurs, donnés gagnants de ces élections, ont exclu toute annulation des résultats. “Il n'est pas question d'annuler les résultats des élections et d'organiser un nouveau scrutin”, a déclaré Jawad al-Maliki, le numéro deux du parti Dawa du Premier ministre irakien sortant Ibrahim Jaâfari. “Il faut accepter les résultats”, a-t-il dit, hier, au lendemain d'importantes manifestations d'Arabes sunnites, qui réclament de nouvelles élections. “J'ai commencé dès mercredi passé des rencontres avec des personnalités du Front de la Concorde (sunnite), de la Liste nationale irakienne (de l'ancien Premier ministre, le chiite laïc Iyad Allaoui) et de l'Alliance irakienne unifiée (conservateurs chiites) pour rapprocher les points de vue”, a indiqué le président Jalal Talabani. “Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aboutir à la formation d'un gouvernement d'union nationale”, a affirmé, vendredi dernier, le chef de l'Etat, un Kurde, soulignant que les Etats-Unis soutiennent ses efforts. M. Rumsfeld, cité par un communiqué irakien, a espéré la formation d'un gouvernement fort, capable de poursuivre la marche du pays vers la démocratie. Le Front de la Concorde, qui réunit trois formations d'Arabes sunnites, avait organisé vendredi des manifestations à Bagdad et au nord de la capitale pour demander un nouveau scrutin, estimant que les résultats partiels donnant les chiites conservateurs gagnants des législatives du 15 décembre dernier avaient été falsifiés. La liste de M. Allaoui, à laquelle participent aussi des sunnites libéraux et les communistes, s'est associée à de nombreux autres groupes politiques soutenant la même thèse. De son côté, M. Jaâfari s'est comporté vendredi en prochain chef de gouvernement devant M. Rumsfeld.