Les parents, victimes de violences contre ascendants, ne se manifestent pas, ne portent pas plainte et continuent de subir en silence la tyrannie de leur progéniture avec en plus un sentiment de culpabilité d?avoir failli quelque part dans leur éducation. Ce qu?il y a lieu de signaler c?est qu?il s?agit, dans la plupart des cas, de mères. La violence intrafamiliale perpétrée par les descendants occupe la cinquième place des agressions, selon l?enquête menée par l?Institut national de santé publique (Insp). La Gendarmerie nationale a, de son côté, révélé avoir traité un millier de délits et de crimes sur les ascendants depuis deux ans. Les coups et blessures volontaires entraînant des infirmités font partie des infractions les plus répandues, selon cette institution. Cette forme de violence est révélatrice d?un mal de vivre et de profondes mutations qui s?opèrent au sein de la société se répercutant sur les comportements et les relations des individus entre eux. Certains experts imputent cette montée d?agressivité à la floraison de cette nouvelle génération dans le terreau de la violence terroriste, sociale et urbaine. Au vu de toute cette criminalité qui a sévi dans notre société, la cellule familiale s?est retrouvée, ainsi, désagrégée et désunie. Face à un enfant imposant sa loi, les parents osent rarement évoquer le calvaire d?une situation qu?ils ont laissé pourrir pendant longtemps. Très peu d?entre eux entreprennent une procédure judiciaire par peur du scandale, car ils seront forcément les premiers à être blâmés des comportements de leurs enfants, ils choisissent alors d?endurer à l?abri des critiques. Cependant, ceux qui osent franchir le seuil du commissariat ne déclarent que les violences physiques, alors que le tiers des victimes signale des symptômes d?anxiété, d?angoisse, voire de dépression à la suite de ces agressions. Les explications attribuées à ce phénomène sont multiples, néanmoins la plus fréquente reste les multiples pathologies dont souffrent ces jeunes enfants, dont l?âge se situe généralement entre 18 et 32, voire 40 ans. Le problème du chômage apparaît comme un facteur aggravant, la moitié des agresseurs ayant, en effet, été sans emploi au moment des faits, selon les résultats de l?étude de l?Insp. Il n?en demeure pas moins que, pour de nombreux psychologues, dans les milieux où la violence est omniprésente, les enfants ne font que reproduire ce qu?ils ont vécu. L?autre fait remarqué à ce sujet, c?est que ce sont les mères qui subissent le plus les assauts de leurs petits bourreaux : coups, morsures, griffures, tentatives d?étranglement, nécessitant parfois une hospitalisation. De l?avis des spécialistes, ce genre de situation est dû à l?entretien, par ces femmes, d?un rapport fusionnel avec leurs enfants. Elles sont exclusives et ont tendance à aplanir des problèmes et à trouver des excuses pour les comportements agressifs de leur progéniture. Quant aux pères, ils sont souvent démissionnaires ou dévalorisés par leur entourage. En d?autres termes, aucun parent n?est capable d?imposer le respect au sein de la famille.