Par symbolique des couleurs, il faut entendre un système de signes, non pas des signes ordinaires qui sont arbitraires et dont la signification est claire, mais des signes qui portent des valeurs ajoutées aux sens premiers : ainsi rouge ne désigne pas seulement la couleur rouge que le physicien définit en spécifiant la longueur d?onde de ses radiations, mais aussi la force, la vitalité, la violence, la passion etc., en fonction des situations. Ces valeurs ajoutées ne sont pas le fait d?individus, d?associations libres, mais de valeurs affectées par la communauté aux mots, constituant une sorte de système de sens second qui s?ajoute aux sens premiers, connus des locuteurs qui le reçoivent de la langue. Dans toutes les langues, il y a ainsi un langage des couleurs, fait de sens seconds, comme disent les linguistes, ou encore connotés, selon la dénomination courante, de symboles, utilisés dans la langue quotidienne et les pratiques sociales. Si certains symboles semblent propres à une langue ou à une culture, d?autres se retrouvent ailleurs, et constituent donc des universels. Ainsi, on retrouve partout les associations blanc = pureté, noir = malheur, rouge = force, vitalité, etc. Si les couleurs sont une source universelle de symboles, c?est parce qu?elles provoquent des émotions chez l?homme, qui aime ou n?aime pas certaines couleurs ou qui les associe à des idées ou à des sentiments. Ce type de réactions se retrouve aussi chez les animaux : pour échapper à ses ennemis, le caméléon prend la couleur de l?objet sur lequel il se trouve ; le taureau s?emporte à la vue de la cape rouge agitée par le toréador ; le paon déploie ses plumes colorées pour séduire sa femelle?