"Terrorisme" A l?occasion de la tournée de George Bush en Afrique, les médias évoquent la coopération militaire avec l?Algérie. Le Pentagone rechercherait l?obtention d?autorisations pour l?accès à des bases militaires en Algérie et au Mali, selon des informations de presse. Le New York Times, dans son édition de samedi, a effectivement rapporté que l?armée américaine veut renforcer ses liens avec des alliés comme le Maroc et la Tunisie et «obtenir l?accès à long terme sur des bases au Mali et en Algérie» et conclure des accords pour réapprovisionner ses avions en carburant avec le Sénégal et l?Ouganda. Si ces informations venaient à se confirmer, le jour où des marines débarqueront dans les ports et les aéroports d?Algérie ne serait pas si lointain car les Etats-Unis ont un besoin urgent d?alliés dans leur lutte contre le terrorisme et la traque de ses bases en Afrique. Si les Américains ne recherchent pas tant des bases permanentes en Afrique et en Algérie, c?est surtout par souci d?économie. L?armée américaine veut faire tourner ses troupes plus souvent entre l?Europe et l?Afrique, selon le journal. A cela s?ajoute l?éventualité de l?obtention de l?OTAN d?autorisations pour l?utilisation de bases militaires en Algérie et qui pourraient également servir d?appoint aux forces américaines en cas de nécessité. Le contexte de la lutte antiterroriste, partout dans le monde, selon les v?ux de George Bush, tend à légitimer de plus en plus les demandes américaines pour l?aide d?autres pays. Pour le cas de l?Algérie, les soupçons de liens entre le Gspc et Al-Qaîda ne font que renforcer les demandes américaines. D?ailleurs, à l?occasion de la fête de l?Indépendance, le président américain a transmis ses remerciements à l?Algérie pour sa coopération dans la lutte antiterroriste qui a été le credo de l?Amérique depuis les attentats du 11 septembre 2001. L?ambassadrice Janet Sanderson a abondé dans le même sens dans un entretien accordé à un quotidien national. L?ambassadrice n?exclut pas une collaboration soutenue entre les armées des deux pays et évoque, notamment, la possibilité de livraisons plus accrues en armes destinées à la lutte antiterroriste. Il serait naïf de soutenir que cette aide est sans contrepartie et c?est à ce moment que l?éventualité évoquée par le New York Times trouverait tout son intérêt. Ce type d?informations ne devrait d?ailleurs pas laisser les responsables de la diplomatie algérienne sans réaction, car il y va d?enjeux liés directement à la sécurité nationale, outre le fait que cela influe directement sur le rôle de la diplomatie algérienne dans le monde. D?ailleurs, la proposition américaine n?est pas faite au hasard, mais coïncide avec la visite de George Bush dans cinq pays africains (Sénégal, Afrique du Sud, Botswana, Ouganda et Nigeria). Or, c?est en Afrique de l?Est que les menaces les plus graves planent sur la sécurité, notamment avec les difficultés à stabiliser les pays de la Corne de l?Afrique. L?Ethiopie et la Somalie ont de tout temps été soupçonnées d?accueillir des bases d?Al-Qaîda, mais les aides trouvées par les Etats-Unis dans cette région leur ont, au contraire, servi pour gagner leur guerre en Irak, grâce notamment à la présence de bases militaires dans la région. C?est ce scénario que les Américains veulent reproduire en Afrique du Nord. Selon le général James Jones, chef du commandement européen, qui a en charge une partie de l?Afrique, les troupes américaines iraient là «où sont les terroristes». Le général dit avoir des preuves que «des zones non contrôlées et non gouvernées vont être des refuges potentiels pour ce type d?activité (le terrorisme)». Cela rappelle étrangement l?épisode de la prise d?otages européens au Sahara algérien.