Déséquilibre n Les poussins se vendaient ces derniers mois à 3 DA, alors que l?emballage coûtait 38 DA. Une poule dont l?élevage coûte 1 000 DA, s?est vendue à 180 DA. Ce sont là les retombées immédiates, chiffrées et exactes, de la psychose de la grippe aviaire sur le métier d?élevage de volailles. Amar Boukadoum, vétérinaire et propriétaire d?un poulailler à Staouéli, spécialisé dans l?élevage des poules reproductrices, s?est retrouvé contraint de mettre un terme, temporairement, à son activité après avoir essuyé une perte de trois millions de dinars à cause de la chute des prix de la viande blanche qui a poussé de nombreux éleveurs, ses principaux clients, à cesser d?exercer dans le domaine. «Les trois mille poules consomment quotidiennement environ quatre quintaux d?aliments se vendant à 2 600 DA/ le quintal.» Pour être reproductrice, la poule nécessite 26 semaines d?élevage et sa production ne dépasse pas 39 semaines. «Avec la chute des prix de la viande blanche, j?ai été forcé d?abattre la quasi-totalité des poules, les vendre pour consommation à des prix bas avant de fermer boutique», affirme-t-il sur un ton amer, visiblement très affecté par l?énorme perte qu?il a subie ces derniers mois. Il n?a récupéré qu?un dixième de la totalité de ses dépenses. «Nourrir une poule coûte 1 000 DA, alors que son prix au marché actuellement ne dépasse pas 180 DA. J?ai vraiment enduré une perte sèche. C?est un coup dur que je viens de subir, mais je patiente. Que voulez-vous que je vous dise? Allah ghaleb, je souffre en silence, mais je compte reprendre mon activité à la mi-avril incha Allah». La reprise, ajoute notre interlocuteur, sera rudement pénible car les prix des poussins et des poules reproductrices connaîtront une hausse monstrueuse et les éleveurs seront contraints de les importer des pays européens et méditerranéens. Amar possède un poulailler équipé de toutes les commodités nécessaires, un matériel qui lui a coûté environ un milliard de centimes. La location lui coûte 35 millions de centimes par an. A tout cela, s?ajoutent, bien évidemment, les salaires des employés, les factures de Sonelgaz et les frais des aliments dont les prix ne cessent d?augmenter. Aujourd?hui, il lance un cri de détresse aux autorités publiques pour lui apporter un soutien financier qui lui permettra de maintenir son investissement.