Résumé de la 1re partie n Hervé et Clotilde se font passer pour des riches. Ils vivent en ménage. Les voisins se sont déjà plaints des désagréments causés par ce couple. Par ailleurs, le séduisant Hervé ne plaît pas qu'à la seule Clotilde. Il est père de quatre enfants issus d'un mariage. Il a, en plus, semble-t-il, une liaison avec une autre femme, et Clotilde, la brune aux grands yeux, pour se venger, décide alors, selon ses dires, de «rencontrer d'autres hommes». La technique moderne et les PTT mettent aujourd'hui, pour ce faire, d'excellents moyens techniques à la disposition de tout un chacun, et particulièrement de ceux et celles qui savent taper sur un clavier. Clotilde devient une habituée des Minitel conviviaux où, sous un pseudonyme plus ou moins évocateur, on entre en contact avec d'autres esseulés de tout sexe. L'enquête démontrera qu'entre le 1er octobre 1988 et le 12 du même mois, jour fatal, Clotilde est présente sur les réseaux du Minitel à cent dix-sept reprises... La police, qui peut tout savoir, obtiendra sans difficulté la liste complète des correspondants qui se sont abouchés avec la jolie brune... Au prix minimal de 1,98 franc la minute de communication, nul doute que Clotilde se retrouve avec des factures de téléphone très gonflées au moment des relevés. Il faut avoir certains moyens car Hervé, quant à lui, standing oblige, ne circule qu'à bord de voitures luxueuses : CX, Porsche, Mercedes, Alpine Renault. Le couple, qui paye 2 800 F par mois pour son appartement à S., une fois le loyer payé, n'a plus que quelques billets de 100 F pour vivre et pour entretenir ses deux voitures... Il leur faut absolument de l'argent. Le 12 octobre 1988, Clotilde, sous son pseudonyme plus ou moins habituel, entre en contact avec un correspondant qui lui semble répondre aux critères qu'elle recherche. Elle annonce carrément la couleur : «Jeune nymphomane attend le mâle possédant plusieurs tigres dans son moteur.» Un certain «Charles» répond qu'il possède tout ce qu'il faut. Il habite la région et paraît désireux de la connaître. Clotilde confie son numéro de téléphone. Elle sait déjà qu'il est marié, père de famille, commerçant honorablement connu, qu'il est dans les cuirs et peaux. Il lui propose d'ailleurs de lui offrir une jupe en cuir. Clotilde, à l'autre bout du fil, acquiesce bien volontiers. On se donne rendez-vous dans un endroit discret à une heure tardive. Clotilde, qui est là au volant de sa voiture bien avant l'heure, voit arriver un homme jeune et de type orientaI. L'honnête commerçant trouve la jeune femme tout à fait à son goût. Pour une fois, la correspondante n'a pas triché sur son âge ni sur ses qualités physiques. Sa bouche surtout le fait rêver. Il n'hésite pas à lui demander de quelle manière elle compte s'en servir. «Viens chez moi et tu découvriras tout», répond la «jeune nymphomane», I'?il plein de promesses ! L'homme, la tête en feu, la suit au volant de sa propre voiture. On pénètre dans le studio. Clotilde offre à boire. L'homme se détend un peu, dévorant des yeux sa future partenaire. Il s'excuse car, dit-il, dans sa précipitation il a complètement oublié de prendre la jupe en cuir promise. Clotilde ne semble pas lui en vouloir. On bavarde assis sur le canapé. Sur la télé, on peut voir une photo de Hervé en uniforme de colonel : il est parfait dans le rôle du mari plus âgé et absent. Les caresses se font plus précises... (à suivre...)