Résumé de la 4e partie n Ahmed se propose d?aller dans la montagne chercher de la neige pour Ferroudja? Son père a promis, s?il y parvient, de lui accorder sa main. Sa mère a beau le supplier, elle a beau pleurer, gémir et se lamenter, il refuse de renoncer à son projet. ? Je ne peux la laisser mourir ! ? Et si, toi, tu meurs, qu?allons-nous devenir ? ? Je ramènerai de la neige et j?épouserai Ferroudja ! Je t?en fais la promesse solennelle ! Et il est parti, poussant devant lui un mulet qu?il a chargé de vivres et de divers instruments pour affronter la montagne. Il n?a pas oublié de se munir d?un lourd burnous de laine et de vêtements chauds car il le sait, même en plein été, il fait froid sur les sommets ! L?escalade est aisée malgré la chaleur et, à la fin de la première journée, il s?est suffisamment élevé pour ressentir la fraîcheur de la brise. Il est si haut qu?il peut à peine apercevoir son village, au fond de la vallée. Dans une des maisons, se dit-il, se trouve la fille qu?il aime, une fille qui sait qu?il est parti pour elle et qui doit l?attendre. Cette idée le remplit d?aise et lui donne le courage de continuer. Mais Ahmed sait qu?il n?est pas au bout de ses peines et qu?il lui faudra affronter de grands dangers avant de parvenir à son but. Il allume un feu, non seulement pour avoir chaud, mais surtout pour éloigner les bêtes qui rôdent dans les parages. Il attache son mulet, il dîne d?un morceau de galette et d?une poignée de figues sèches, puis il s?accroupit sous un rocher et, vaincu par la fatigue, il se laisse emporter par le sommeil. Dans la nuit, un bruit le réveille. Il se précipite aussitôt et saisit un brandon, prêt à parer au danger. Il tend l?oreille et il entend comme un souffle. Bête ou fantôme, il ne saurait le dire. Il reste ainsi éveillé, jusqu?à ce que le sommeil s?empare à nouveau de lui. Les rayons du soleil levant le réveillent. Il tient toujours le brandon à la main, mais il est éteint depuis longtemps, ainsi que le feu qu?il a allumé. Le mulet pousse un long braiment. Ahmed le détache et la bête se met à brouter. Il prépare à son tour son petit-déjeuner : de la farine d?orge grillée qu?il délaie dans un peu d?huile et qu?il mange avec des figues sèches ; un mets qui va lui donner les forces nécessaires pour continuer l?escalade. Rassasié, il reprend la route. Le soleil tape fort. Il sue, mais il doit avancer, toujours avancer, en dépit des pierres qui lui déchirent les pieds et de la fatigue qui le gagne. Il découvre, au détour d?un rocher, une source. Cela tombe bien car il commençait à avoir soif et l?eau qu?il a emportée avec lui paraissait brûlante. L?eau de la source est agréablement fraîche. Il en boit et se lave et, avant de partir, il vide ses outres et les remplit. Cette eau, se dit-il, aurait certainement plu à Ferroudja, mais il se dit que la neige va lui plaire davantage. Il est persuadé que dès qu?elle la prendra dans ses mains, dès qu?elle la portera à la bouche, elle reprendra vie? Et cette idée lui donne encore plus de vigueur. Il pousse son mulet. ? Hue ! Hue ! Mène-moi tout là-haut, au sommet de la montagne ! Je veux chercher de la neige ! Ferroudja m?attend ! (à suivre...)